neurologie / locomoteur
CHEVAUX ATTEINTS DE SHIVERING
ET D’AXONOPATHIE DISTALE DES CELLULES DE PURKINJE :
une activité musculaire anormale des muscles locomoteurs
ET D’AXONOPATHIE DISTALE DES CELLULES DE PURKINJE :
une activité musculaire anormale des muscles locomoteurs
Objectifs de l'étude ❚ Caractériser l’activité musculaire des membres postérieurs des chevaux atteints de “shivering”, par électromyogramme, la corréler avec des scores cliniques. ❚ Examiner la présence de dégénérescence des axones des cellules de Purkinje chez ces chevaux. |
Equine Veterinary Journal (2018) 0, 1-8. Abnormal locomotor muscle recruitment activity is present in horses with shivering and Purkinje cell distal axonopathy. Aman JE, Valberg SJ, Elangovan, Nicholson A, Lewis SS, Konczak J |
Synthèse par Solenn Le Corre, Vetagrosup.
● Le syndrome dit de “shivering” est une atteinte neuromusculaire caractérisée par des fasciculations musculaires sur les membres postérieurs ainsi que par des mouvements anormaux, tels qu’une hyperflexion et une abduction des postérieurs lors du reculer ou de la préhension du membre, ou à l’inverse, caractérisée par une extension rigide.
● La marche en avant est, quant à elle, généralement asymptomatique lorsque l’atteinte est peu avancée.
● Une étude récente suggère que ce syndrome est associé à une lésion focale du cervelet caractérisée par une dégénérescence de la partie distale des cellules de Purkinje ; celle-ci provoque une interruption du signal inhibiteur issu de ces cellules qui conduirait alors à un recrutement musculaire anormal. Le lien entre ces lésions et le recrutement musculaire n’a cependant pas été établi.
● L’électromyographie de surface ou électromyogramme (EMG) permet d’évaluer l’activité de recrutement musculaire.
● Son utilisation dans cette étude a donc pour but de caractériser plus précisément cette activité chez les chevaux atteints de “shivering”, et de les corréler aux scores cliniques et à la présence ou non de lésions des cellules de Purkinje.
● Une étude récente suggère que ce syndrome est associé à une lésion focale du cervelet caractérisée par une dégénérescence de la partie distale des cellules de Purkinje ; celle-ci provoque une interruption du signal inhibiteur issu de ces cellules qui conduirait alors à un recrutement musculaire anormal. Le lien entre ces lésions et le recrutement musculaire n’a cependant pas été établi.
● L’électromyographie de surface ou électromyogramme (EMG) permet d’évaluer l’activité de recrutement musculaire.
● Son utilisation dans cette étude a donc pour but de caractériser plus précisément cette activité chez les chevaux atteints de “shivering”, et de les corréler aux scores cliniques et à la présence ou non de lésions des cellules de Purkinje.
Matériel et méthode
● Un groupe de sept hongres avec un diagnostic clinique de “shivering”, et un groupe témoin de six hongres ont été inclus dans cette étude. Quatre muscles de chaque membre postérieur ont été monitorés par électromyogramme lors de différents mouvements : immobilité, lever et flexion du membre, reculer, marche en avant, et trot. Un examen neurologique complet ainsi qu’un examen locomoteur et l’attribution associée d’un score ont également été effectués sur chaque cheval.
● Six des sept chevaux atteints de “shivering” ont été euthanasiés et une analyse histopathologique des noyaux cérébelleux profonds a été effectuée.
Résultats
● Une différence significative a été notée par EMG entre la marche en avant et le reculer chez les chevaux atteints de “shivering”, avec une activité supérieure des muscles biceps fémoral (7 sur 7 chevaux), et vaste latéral (6 sur 7 chevaux), similaire à l’activité relevée durant le trot. Les scores d’examen locomoteur ont été corrélés aux pics d’EMG.
● L’examen histopathologique des noyaux cérébelleux profonds a révélé une augmentation du nombre moyen de renflements axonaux des cellules de Purkinje dans les deux hémisphères cérébelleux.
● Des lésions additionnelles du système nerveux à l’origine de l’activité musculaire anormale ne peuvent cependant être exclues puisque, basée sur l’étude précédente ayant mis en évidence des lésions des noyaux cérébelleux profonds, l’analyse neuropathologique n’a été effectuée que sur cette région.
Discussion et conclusion
● Cette étude, malgré le faible nombre de chevaux inclus, permet de corréler les mouvements anormaux observés lors de syndromes de “shivering”, avec une activité musculaire anormalement élevée des muscles des membres postérieurs lors du reculer, et plus particulièrement des muscles vaste latéral et biceps fémoral, associée à une dégénérescence des axones des cellules de Purkinje situées dans les noyaux profonds du cervelet. ❒
Modifié le: lundi 15 juillet 2019, 15:52