éditorial









La prévention des troubles
du comportement est,
comme dans les autres disciplines,
au coeur de notre pratique ...
photo C. Béata
Claude Beata

Vétérinaire Comportementaliste
DENVF, Dip. Ecvbm-Ca 353 A,
Boulevard Grignan
83000 Toulon










Plus personne ne met en doute l’existence d’une pathologie comportementale, ni l’intérêt de la prise en charge des troubles du comportement par les vétérinaires. Hier, discipline confidentielle qui prêtait à sourire, elle est aujourd’hui au cœur d’enjeux importants de la profession (chiens dangereux, ...) et à la base de son futur. La nosographie comportementale est précisée et régulièrement enrichie. Sur une base déjà fonctionnelle, l’expérience accumulée par les praticiens qui exercent au quotidien cette discipline apporte nuances et subtilités.

Les causes de ces affections sont aussi de mieux en mieux connues, ce qui permet une prévention plus adaptée. L’approche médicale est privilégiée. Face à certains symptômes, seul le praticien formé et informé est capable de relier les points et d'émettre un diagnostic dépassant le clivage désuet comportemental vs organique (cf. Test clinique Catherine Mège).
Cette discipline implique de connaître le comportement normal des espèces que nous soignons et les conditions de leur bien-être. C’est ce que démontrent tous les articles de ce N°46 du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline ; il s’appuie sur la connaissance des maladies et du répertoire comportemental normal pour construire une prophylaxie des troubles du comportement.

L'ensemble de ces données conduisent à une véritable médecine du comportement ; celle-ci s’inspire de la médecine humaine et imagine une prévention sur trois niveaux : la prévention primaire, la prévention secondaire, et la prévention tertiaire.
1. La prévention dite "primaire" a pour but d'empêcher l’émergence des affections. Ainsi, connaître l’importance et la cinétique de l’attachement chez le chien permet de donner des conseils judicieux qui, tout en respectant les besoins du chiot et les envies des propriétaires, empêchent l’émergence des anxiétés de séparation (cf. article sur la prévention chez le chiot de Muriel Marion).
2. La prévention dite "secondaire" permet au praticien de repérer des affections qui ne se sont pas encore exprimées.
- Les séquences agressives chez le chat ne sont pas toujours synonymes d’affection comportementale mais leur connaissance permet de suspecter des affections comportementales ou organiques (cf. l'article sur la prévention chez le chat de Colette Arpaillange).
- L’instabilité hiérarchique existe bien avant les agressions qui sont le motif de consultation. Le praticien qui sait la repérer et la corriger sans se poser en juge protège à la fois le chien et les maîtres (cf. les articles "Comment réprimander un chien, pour éviter traumatismes ou rébellion" et "Comment conseiller le propriétaire et prévenir les agressions liées à une instabilité hiérarchique" d'Emmanuel Gaultier, et "Comment conseiller les propriétaires pour favoriser l’acquisition d’un bon comportement du chiot à l’adulte" de Gérard Muller et Colette Arpaillange).
3. La prévention dite "tertiaire" a pour objet de prévenir les rechutes. Nous en connaissons l’importance pour tout ce qui concerne l’agression canine. Les évaluations de risque lié à la dangerosité des chiens mordeurs est un exemple parfait de cette prévention tertiaire.

Les articles de ce dossier spécial comportement apportent des réponses aux questions que vous posent vos clients, aussi bien pour les chiens que pour les chats. En prévenant les troubles du comportement de leur animal, vous éviterez l’euthanasie et l’abandon des chiens de moins de 2 ans. Les troubles du comportement sont, en effet, une cause majeure de demande d'euthanasie. Vous leur permettrez de profiter pleinement de la relation et vous inscrirez comme des interlocuteurs incontournables quand, malgré tout, la maladie comportementale surgit.

En troubles du comportement, comme dans toutes les disciplines médicales, l’efficacité de la prévention mise en place par le praticien est souvent proportionnelle à sa capacité à soigner les affections qu’il cherche à prévenir. Alors, nous espérons que ce dossier comportement vous donnera envie de découvrir ou d’approfondir notre discipline : elle est vivante et son avenir est passionnant.



Sauter N°46, vol.9, 2010

N°46, vol.9, 2010

Sauter sommaire

sommaire


Éditorial par Claude Beata

Test clinique - Hyperactivité chez une jeune Berger Belge Tervueren Catherine Mège
Questions-Réponses - Les idées reçues en comportement chez le chien et le chat Colette Arpaillange

CANINE
- Comment prévenir l’agressivité chez le chien Dominique Lachapèle
- Comment réprimander un chien, pour éviter traumatismes ou rébellion Emmanuel Gaultier
- Comment prévenir les agressions liées à une instabilité hiérarchique ? Emmanuel Gaultier
- Conseils pour prévenir les troubles du comportement chez le chiot Muriel Marion
- Comment conseiller les propriétaires pour favoriser l’acquisition d’un bon comportement du chiot à l’adulte : Gérard Muller, Colette Arpaillange

FÉLINE
- Le rôle du vétérinaire dans la prévention des troubles du comportement chez le chat Lucile Lambinet, Colette Arpaillange
- Comment conseiller un propriétaire dans l’adoption d’un chat d’intérieur Élise Schubnel
- Les premières mesures à prendre lors de troubles du comportement chez le chat Colette Arpaillange

RUBRIQUES
- Imagerie - L'examen échographique de l'appareil génital femelle chez les animaux de compagnie Anne Gogny, Marion Fusellier-Tesson, Francis Fiéni
- Observation clinique - Un cas d’alopécie des robes diluées chez un Yorkshire Terrier Nicolas Barbier, Caroline Vidal, Didier Pin
- N.A.C. - Sarcome génital multicentrique associé à une tumeur mammaire chez une rate Anne Gogny, Olivier Albaric, Francis Fiéni

FMC vét - formation médicale continue vétérinaire
- Revue de presse internationale - Notre sélection d’articles par Colette Arpaillange, Anne Gogny, Renaud Jossier,
- Dosages de T4 et de TSH chez des chiens présentant des troubles du comportement
- Les différences d’aptitudes présumées entre races de chiens reflètent-elles des différences entre des aptitudes d’apprentissage ou des capacités physiques ?
- La maladie hémolytique du nouveau-né et l'importance des groupes sanguins chez le chat (revue)
- Étude de l’usage et de l’impact des méthodes d’éducation aversives et non aversives chez les chiens présentant des comportements indésirables
- Variations morphologiques tomodensitométriques de l’atlas chez le chien avec ou sans subluxation atlanto-axiale

Test clinique - Les réponses