Objectif de l'étude ❚ Décrire une nouvelle technique, peu invasive de traitement des conflits de processus épineux.

Vet Surg. 2021 Oct 4. doi: 10.1111/evj.13488. Minimally invasive cranial ostectomy for the treatment of impinging dorsal spinous processes in 102 standing horses. de Souza TC, Crowe OM, Bowles D, Poore LA, Suthers JM

Synthèse par Aymeric Bohec, interne à la Clinéquine, VetAgro Sup.


Contexte de l’étude

● Les conflits de processus épineux des vertèbres thoraciques ou lombaires sont l’une des premières causes de dorsalgie chez les équidés. Il existe pour l’heure quelques traitements : conservatifs avec de la physiothérapie ou injections de corticostéroïdes ou bien chirurgicaux.
● Deux techniques sont décrites et régulièrement employées : l’ostéotomie totale ou partielle des processus épineux dorsaux ou la desmotomie du ligament inter épineux.
La première nécessite une large incision et dissection des tissus mous pouvant entrainer plus d’inflammation et a fortiori de douleur. La seconde technique est moins invasive mais est impossible en cas de fusion des processus épineux.
● L’intérêt d’une nouvelle technique mêlant les bénéfices d’une petite incision et d’une ostéotomie fait alors sens.

● Les 102 chevaux inclus dans l’étude souffrent de dorsalgies cliniques et d’affrontements de processus épineux radiographiquement visibles.
● La technique décrite consiste en de multiples petites incisions sur la ligne du dos à travers la peau et le ligament supra-épineux, et directement au-dessus des espaces à traiter.
Ces incisions sont étendues ventralement pour séparer ce ligament des processus épineux dorsaux à l’aide d’un élévateur périosté. L’ostéotomie est ensuite réalisée à l’aide d’une pince gouge. Plusieurs sections sont effectuées pour obtenir un espace inter-épineux de 5 mm à minima. La taille de la pince est le critère le plus critique pour cette méthode afin d’avoir l’incision la plus petite mais la coupe la plus efficace.
● En post-opératoire, des anti-inflammatoires non stéroïdiens sont administrés sur 24 heures ; l’antibiothérapie n’est pas nécessaire. L’exercice peut être repris après 10 semaines.

● Une nette amélioration des signes cliniques après l’intervention chirurgicale a été observée sur 80 p.cent des chevaux présentés et dont le suivi a été possible ; ils ont pu reprendre l’activité désirée.
● Le critère d’efficacité clinique mis en évidence dans cette étude est la présence d’une boiterie autre avant la prise en charge chirurgicale. Un succès de 69 p.cent a été noté pour les chevaux boiteux avant l’ostéotomie contre 93 p.cent pour les chevaux non boiteux. ❒