Les causes de saignement sont multiples et variées : accident de la voie publique, maladies infectieuses à l’origine d’une thrombopénie majeure, affections tumorales avec effraction vasculaire ou coagulopathie de consommation (C.I.V.D.), troubles de l’hémostase d’origine congénitale, ... Qu’il soit aigu et extériorisé, source de stress pour le propriétaire comme pour les soignants, ou au contraire discret et responsable de signes peu spécifiques, tout saignement n’en est pas moins grave. Au final, quel que soit le syndrome hémorragique constaté, sa prise en charge se révèle toujours délicate pour le praticien, tant vis-à-vis des moyens diagnostiques à mettre en œuvre que pour sa gestion thérapeutique.

Un dossier consacré aux saignements dans le NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline trouve donc toute sa justification pour rappeler l’importance d’une démarche raisonnée et rigoureuse face à des situations parfois critiques. Les articles de Cindy Chervier et coll. sur les saignements chroniques, d’Amandine Savet sur l’abord en imagerie des saignements thoraciques, ou d’Hélène Arnold-Tavernier sur les saignements oculaires chez le chat mettent l’accent sur des présentations cliniques parfois moins criantes, qui ne sont pas pour autant à négliger.

Armelle Diquellou et coll. abordent la conduite à tenir face à des saignements d’apparition brutale qui implique une gestion thérapeutique soucieuse de ne pas entraver la démarche diagnostique, alors que Céline Ladous et Isabelle Goy-Thollot soulignent les éléments clefs de leur prise en charge dans le cadre de l’urgence.

Parmi les moyens à mettre en œuvre, la transfusion sanguine constitue un traitement substitutif essentiel qui doit être le plus rapide possible lors d’un accident hémorragique. C’est l’occasion pour Mathieu Manassero, Ghita Bechekroun et coll. de positionner plus globalement les indications et les caractéristiques principales de l’utilisation du sang et de ses dérivés.

La prévention est également à l’ordre du jour de ce dossier. Qui n’a pas été confronté à un dilemme lorsqu’il s’est agi de devoir opérer un animal présentant un risque hémorragique ? Dominique Maman et coll. présentent les mesures préventives spécifiques permettant généralement de prévenir ou de pallier les pertes hémorragiques. L’exploration de l’hémostase se trouve, le plus souvent, au cœur des conduites à tenir diagnostiques face à un syndrome hémorragique. Situations d’urgence d’une part, fragilité des marqueurs évalués d’autres part, militent pour une approche de ces principaux paramètres biologiques directement auprès de l’animal malade.
Les innovations en la matière demeurant cependant rares, force est de constater que des progrès sont encore attendus en ce domaine. L’article de Morgane Charbonneau fait le point sur les techniques actuellement disponibles.

À la lecture de ce dossier, nous pensons que “le nouveau praticien” trouvera les conseils indispensables lui permettant de mieux cerner et de reconnaître les saignements et les risques hémorragiques, d’adopter une progression diagnostique logique et rigoureuse face à tout saignement, et d’assurer une prévention et une lutte efficace contre les hémorragies. ❒