| Hormis les dermatoses parasitaires, la dermatologie était le parent pauvre de la médecine équine. Cela est en train de changer car les connaissances progressent. Bien que cela reste, en partie, le cas pour l’espèce asine, c’est pour témoigner de ces progrès que nous traitons de la dermatologie du cheval, et de l’âne, dans ce dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine.
Nous avons choisi de traiter des dermatoses s’accompagnant, peu ou prou, de prurit. Le prurit est, en effet, un motif de consultation fréquent en dermatologie. De plus, ce groupe des dermatoses prurigineuses renferme des affections connues et identifiées depuis longtemps, par exemple les gales, mais aussi des affections de description plus récentes, par exemple le pemphigus foliacé, ou des affections rares, par exemple le lymphome cutané. Nous avons été confrontés à plusieurs difficultés lors de l’élaboration de ce dossier spécial.
1. La première a été d’établir la liste des dermatoses prurigineuses. En effet, cette liste subit quelques variations selon les ouvrages de référence que l’on consulte. Ceci est vraisemblablement dû à ce que les manifestations du prurit chez le cheval sont variées : cheval qui se gratte avec une partie de son corps (membres postérieurs, dents ou bout du nez), cheval qui se frotte la face contre ses membres antérieurs, ou le corps contre la porte ou les murs de son box, les arbres, cheval qui se mord, cheval qui se roule, cheval agité et irritable, cheval qui rue et tape du pied. Certaines, peu évocatrices, peuvent traduire plus un inconfort qu’un véritable prurit. De plus, le seuil de démangeaisons est variable avec les individus et telle dermatose prurigineuse chez tel cheval peut ne pas l’être, ou l’être très peu, chez tel autre cheval.
2. La deuxième difficulté vient du constat que les lésions les plus fréquentes, lors du prurit, sont des lésions élémentaires secondaires, de signification sémiologique pauvre : squames, érosions, excoriations, croûtes associés à des dépilations. Le clinicien émet alors plusieurs hypothèses diagnostiques et doit s’aider d’examens complémentaires pour établir un diagnostic. Parmi les hypothèses, peuvent figurer des affections non prurigineuses.
Face à ces difficultés, il nous a fallu choisir en essayant de n’être ni catégoriques, ni laxistes. Nous proposons, ainsi, une liste des dermatoses prurigineuses. Certaines, les plus nettement prurigineuses ou les plus fréquentes sont développées, d’autres, plus rares, sont présentées dans le diagnostic différentiel. D’autres enfin, peu ou pas prurigineuses, sont décrites car elles figurent, très fréquemment, dans le diagnostic différentiel d’une dermatose prurigineuse. C’est le cas, en particulier, des pododermatites. Notre souhait est que ce dossier spécial vous plaise et vous donne envie d’effectuer une démarche diagnostique rigoureuse face à l’une de ces dermatoses prurigineuses.
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