| "Pas de pied, pas de cheval", cette maxime que l’on nous dispense depuis nos premiers pas dans le milieu de l’équitation est une fois de plus au goût du jour.
Avant de vous plonger dans les articles suivants du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine, un peu d’histoire : - 1970 : examen du 1er degré* en ligue du Nord : il m’a fallu égrener les vertus du cure-pied, de la graisse et des soins de la fourchette à un homme en noir botté, portant beau et raide comme seuls les écuyers de l’époque savaient l’être ! - 1980 : 1re consultation d’équine à l’École nationale vétérinaire de Toulouse. Le maitre de chaire apparaît barbe flamboyante, sublime dans sa blouse immaculée, pince à sonder dans une main, marteau à long manche dans l’autre. "Regardez, palpez, sondez …, percutez …”, nous disait-il. Et nous, déçus par cette démarche que nous jugions vieillotte, de hausser les épaules, plutôt prêts à anesthésier, à radiographier et que sais-je encore ? ... - 1990 : 1er E.P.U.** de radio/écho à l’École nationale vétérinaire d’Alfort. Un professeur en combinaison impeccable nous enseigne les mille et une façons d’imager le pied et ses annexes.
Qu’est ce qui a changé ? ... - Les manuels de nos anciens regorgent de détails, d’adjectifs qualifiant, qui le pouls, qui la lésion, qui l’attitude. - Certains, dans le privé comme dans les écoles, poussent la propédeutique à l’extrême et noircissent des feuilles de comptes rendus parfois incompréhensibles tant ils sont détaillés. - On nous éblouit de présentations Powerpoint truffées d’images de résonance magnétique de scanner et autres techniques d’avant-garde rivalisant de précision et de nouveauté. Anglais, Américains ou Français font étalage d’une technique toujours plus pointue et coûteuse.
Rien n’a changé ... Certes la technique est là et c’est bien. Mais qu’est-ce qu’une image, sans celui qui la crée et qui l’interprète ? - Il y aura toujours des passionnés assoiffés de progrès, curieux de tout qui chercheront à progresser et ensuite, à transmettre ce qu’ils savent. Que dire de ceux qui, entre les murs de leur clinique, sans céder aux sirènes du numérique, préfèrent se lancer dans la mise au point du scanner mobile, et tenter ainsi de répondre aux innombrables questions qu’ils se posent ? Respect. Nombreux sont ceux qui cherchent au sein de leur clinique de campagne une nouvelle technique, une nouvelle approche.
Non, rien n’a changé ... Car du marteau et de la percussion aux images d’I.R.M. (imagerie par résonance magnétique) du C.I.R.A.L.E.***, l’important est qu’il y aura toujours des passionnés pour affiner le diagnostic, pour toujours chercher à regarder mieux les chevaux en général, et leurs pieds en particulier.
Tant que nous ferons ce métier en nous posant des questions, en cherchant, en échangeant nos expériences bonnes ... et mauvaises, nos congrès, nos revues, nos rencontres et autres séminaires resteront des mines inépuisables, susceptibles de satisfaire tous les appétits, même les plus gros ... Bonne lecture à tous.
NOTES * Le 1er degré correspondait au “galop 4” actuel, 1er examen de la Fédération Française d’Équitation. ** Enseignement post-universitaire. *** CIRALE : Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines.
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