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Pour une majorité d’éleveurs, exprimer le potentiel de production des vaches laitières est un objectif technique et économique important. Face à cet objectif, les contraintes de temps de travail dans des troupeaux toujours plus grands, et les contraintes liées à la variabilité de qualité des fourrages et aux prix des concentrés ne permettent pas toujours une gestion optimale de la ration. Dans ce contexte, les maladies nutritionnelles sont fréquentes en élevage laitier, mais pas toujours bien évaluées et gérées, en particulier lorsqu’elles entraînent des troubles subcliniques dont les conséquences sur la production, en quantité et en qualité, ainsi que la reproduction, peuvent être importantes. Parmi ces maladies, l’acidose, la cétose et l’hypocalcémie post-partum sont le reflet de perturbations de l’utilisation digestive ou métabolique de la ration, et les éleveurs sont souvent destinataires de nombreuses informations relatives à la situation de leur élevage et à diverses propositions de prévention et/ou de correction. C’est dans ce contexte qu’a été conçu le dossier ruminants de ce numéro du NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire élevages et santé. Il n’est bien sûr pas possible d’être exhaustif en matière d’évolution des pratiques alimentaires, mais ce sujet est abordé à travers un article de P. Couderc et F. Enjalbert, article qui fait un point sur les stratégies visant à diminuer le coût de la complémentation énergétique et protéique, tout en analysant les risques nutritionnels potentiellement associés. La situation des élevages en terme de maladies nutritionnelles est envisagée à l’échelle française à travers les données du contrôle laitier (N. Herman et D. Raboisson) puis, dans le cas de la cétose, à travers les paramètres biochimiques permettant d’évaluer le statut des animaux et des troupeaux (F. Enjalbert). De façon plus ciblée, une étude sur l’intérêt d’une méthode de détermination de la concentration du lait en béta-hydroxybutyrate en élevage est rapportée par H. Michaux et G. Foucras. La gestion des maladies nutritionnelles doit avant tout être réalisée à l’échelle du troupeau, et est présentée, dans le cadre de la cétose, à travers des questions réponses (C. Rousseau et T. Daridon). Les erreurs de conduite alimentaire communément responsables de déficit énergétique en élevage sont traitées de manière très pratique (J. Clément). Toujours à l’échelle du troupeau, C. Journel fait part de son expérience sur les particularités de gestion de l’acidose et de la cétose dans les systèmes avec traite au robot. La gestion du risque de maladies nutritionnelles fait appel à un ensemble de mesures, largement diffusées auprès des éleveurs, et qui dépassent le cadre de ce numéro. Cependant, gardons à l’esprit que chaque élevage représente une situation à part, nécessitant donc une interprétation spécifique plutôt que la mise en œuvre de mesures standardisées. Un exemple démontrant la nécessité d’une analyse précise de situation est présenté, dans un cadre d’hypocalcémie chez des brebis, par J. Clément et L. Reisdorffer. Bien d’autres points seront à développer autour des maladies nutritionnelles dans les prochains numéros, en particulier les nouvelles connaissances sur leurs conséquences économiques et sanitaires, qui sont des éléments clé de sensibilisation des éleveurs à la surveillance de leur troupeau. Bonne lecture et surtout bonne mise en application … Et rendez-vous dans les futurs numéros du NOUVEAU PRATICIEN ! ❒
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