éditorial | |||
Offrir au vétérinaire praticien un panorama complet et mis à jour des différentes méthodes et des approches d’exploration complémentaire pour lui permettre d’affiner son diagnostic clinique ... | Stéphan Zientara UMR1161 Virologie Anses Inra-ENVA 23 avenue du Général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort | ||
Excellente idée de proposer un numéro Hors-série sur les examens complémentaires aux examens cliniques chez le cheval ! Cette initiative est fort utile car certaines techniques exploratoires, classiquement employées pour explorer tel ou tel syndrome, ont parfois beaucoup évolué ainsi que les critères de leur interprétation. Dans bon nombre d’affections, il est maintenant difficile, voire impossible d’établir un diagnostic en se fondant uniquement sur l’examen clinique seul. De même, les traitements et notamment l’évaluation de leur efficacité s’accompagnent souvent de la prise en compte de l’évolution de paramètres biologiques que les examens cliniques ne permettent pas seuls d’évaluer. Ce numéro spécial comporte trois parties. La première porte sur le prélèvement biologique à réaliser, un aspect fondamental de l’analyse exploratoire complémentaire à l’examen clinique. Quel prélèvement effectué, dans quel cas, comment, à quel moment, avec quel moyen, … ? Ces aspects sont fondamentaux car tout praticien sait ou doit savoir qu’un prélèvement mal effectué (ou dont le choix n’a pas été correctement réalisé) ne permet pas de tirer de conclusions exploitables et constitue donc une perte substantielle de temps, d’énergie et d’argent. Plus précisément, sont décrits par S. Lecollinet et coll les indications et les conditions de réalisations de prélèvements chez le cheval, notamment dans le cadre du diagnostic de maladies infectieuses. A ce sujet, notons que les laboratoires qui effectuent les analyses (sérologiques, bactériologiques, virologiques, parasitologiques) doivent être accrédités et effectuer les essais biologiques sous assurance qualité. Or, le praticien est le premier maillon de la chaîne qui conduit à déterminer la valeur du paramètre biologique recherché. Sa responsabilité est donc fondamentale dans le processus permettant d’aboutir à un résultat de qualité. L’étude des modifications des paramètres hématologiques constitue une aide précieuse pour établir ou préciser le diagnostic d’un grand nombre d’affections. Ainsi, M. Defontis fournit une grille de lecture des résultats hématologiques en médecine équine. M. Depecker et coll illustrent l’aide incontestable apportée par l’approche endoscopique au praticien dans sa démarche diagnostique. La deuxième partie aborde l’intérêt des examens complémentaires au “chevet du malade” ou “du cadavre”. Différents appareils ou organes sont traités : approche échographique générale chez le cheval (Hélène Amory) ou appliquée à l’appareil oculaire (J.-Y. Douet et A. Régnier), évaluation du système cardiorespiratoire (IC Cruz Benedetti et K. Portier, E.Guidi et M. Nolf, et L.-M. Desmaizières), de l’appareil génital (J.-F. Bruyas), biopsie cutanée (D. Pin) et examens cytologiques (B. Rannou). Cette partie s’achève par une description fort complète par C. Laugier et J. Tapprest de l’analyse post-mortem chez le cheval : que doit-on en attendre, comment interpréter les résultats, quelles en sont les limites, … La troisième partie porte sur les analyses effectuées au laboratoire de biologie clinique comme l’exploration de l’hémostase (C. Bédard), les forces et limites de la biologie clinique en médecine sportive (E. Van Erck-Westergen et coll) ou les examens complémentaires dans le cas d’épanchements cavitaires (N. Pouletty et C. Cluzel). L’intérêt des investigations complémentaires en bactériologie (A. Léon et coll), en sérologie (S. Pradier et S. Lecollinet), en parasitologie (L. Zenner et coll) et en génétique (L. Legrand, et coll) est présenté et, à chaque fois, les informations nécessaires à une interprétation raisonnable des dits examens sont clairement exposées. Les explorations de l’appareil locomoteur par l’utilisation d’un tapis roulant (U. Christmann) ou l’intérêt et limites des biopsies chez le cheval (C. Volmer) permettent au praticien de mieux appréhender ce qu’il est en droit d’attendre de ces approches. Ce numéro illustre combien la médecine équine a évolué ces 20 dernières années. Le praticien doit posséder un sens clinique indéniable mais aussi savoir interpréter de nombreux paramètres que lui fournissent le biologiste, l’histologiste, l’anatomopathologiste, … Saluons donc l’initiative du NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire équine qui, avec ce numéro spécial, offre au vétérinaire praticien un panorama complet et mis à jour des différentes méthodes et des approches d’exploration complémentaire qui vont lui permettre d’affiner son diagnostic clinique. ❒ |
Modifié le: jeudi 18 février 2016, 17:06