| DOSSIER :
LES MALADIES
À TRANSMISSION VECTORIELLE
des ruminants
| | | 1 | DOSSIER : Les maladies à transmission vectorielle des ruminants
résumé et plan de l'article
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la Fièvre Catarrhale Ovine
en France : quel bilan
ces 5 dernières années ?
Guillaume Belbis, Emmanuel Bréard, Corinne Sailleau, Cyril Viarouge, Lydie Postic, Damien Vitour, Stéphan Zientara
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La Fièvre Catarrhale Ovine est réapparue sur le territoire métropolitain après quelques années d’absence. Les sérotypes 4 et 8 sont considérés depuis janvier 2018 comme enzootique en France continentale.
Sur le terrain, les déclarations de cas cliniques sont très faibles par rapport à la première épizootie de BTV-8 (2006-2010) et laissent supposer une pathogénicité moindre : cependant, cette année, des foyers cliniques sont malgré tout rapportés.
Des formes de malformations congénitales et des avortements associés à l’infection sont également rencontrés. Cet article se propose faire une synthèse sur cette affection virale en 2020.
Disciplines : Epidémiologie, Maladies infectieuses
Mots-clés : Fièvre catarrhale ovine, Avortement, Malformations congénitales, Epidémiologie, bovins, ovins
Guillaume Belbis est maitre de conférences en Pathologie des Animaux de Production à l'École nationale vétérinaire d'Alfort, et est responsable du Centre Hospitalier Universitaire d'Alfort - Animaux de Rente.
2006 : Diplômé de l'EnvA 2007 : Doctorat vétérinaire, Université de Créteil 2006-2009 : Chargé de consultation, EnvA 2010-2014 : Résident ECBHM, EnvA 2011-2015 : Doctorant en virologie Depuis 2015 : Enseignant chercheur en Pathologie des Animaux de Production, EnvA
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| | 2 | DOSSIER : Les maladies à transmission vectorielle des ruminants
résumé et plan de l'article
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Persistance de l’anaplasmose
granulocytaire
dans les troupeaux bovins
Anne-Claire Lagrée, Clotilde Rouxel, Pierre Deshuillers, Henri-Jean Boulouis, Nadia Haddad
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L’anaplasmose granulocytaire ou ehrlichiose, due à l’infection par Anaplasma phagocytophilum, est une maladie bactérienne liée à la présence de tiques, à l’origine de lourdes pertes économiques en élevage, consécutives notamment à la chute de production laitière, aux avortements et aux surinfections fréquentes suite au déficit immunitaire induit.
Les signes cliniques apparaissent en général lors de primo-infection, mais les veaux et les génisses non gestantes présentent le plus souvent des formes asymptomatiques ou atténuées de la maladie.
Les mesures de prévention consistent à limiter les contacts des femelles gestantes avec les tiques et à faire sortir les veaux et les génisses non gestantes sur les pâtures à risque afin de favoriser le développement d’une immunité de prémunition.
Cependant, certains élevages bovins présentent plusieurs épisodes cliniques successifs d’anaplasmose granulocytaire, notamment chez les adultes, entraînant des pertes économiques, malgré les mesures mises en place chez les jeunes animaux.
L’existence de variants génétiques d’A. phagocytophilum circulant concomitamment au sein d’un élevage, ainsi que les risques de réinfection ou de coinfection par deux variants ou avec une autre espèce bactérienne, pourraient expliquer l’apparition de ces épisodes cliniques successifs.
Disciplines : Bactériologie, Maladies infectieuses
Mots-clés : Anaplasmose granulocytaire bovine, ehrlichiose, Anaplasma phagocytophilum, tiques, immunité, coinfection, variabilité génétique, bovins
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| | 3 | DOSSIER : Les maladies à transmission vectorielle des ruminants
résumé et plan de l'article
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Mycoplasma wenyonii :
vraie émergence ?
Renaud Maillard, Lola Romanos, Enrico Martinelli, Christine Citti, François Schelcher, Marie-Claude Hygonenq, Xavier Nouvel
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Mycoplasma wenyonii est une petite bactérie sans paroi s’attachant aux hématies des bovinés ou circulant libre dans le sang. L’infection des bovins par M. wenyonii est souvent asymptomatique mais elle peut aussi induire un syndrome subclinique (avec chute de production laitière ou retard de croissance), ou un syndrome clinique (avec anémie, hyperthermie, dysgalactie, œdème des membres, lymphadénomégalie).
L’infection est décrite de plus en plus fréquemment en France, mais ses conséquences médicales et économiques sur la santé des bovins, la reproduction et la production laitière restent méconnues.
Le diagnostic repose sur des éléments cliniques et paracliniques (étalement sanguin et PCR)
Disciplines : Bactériologie, Maladies infectieuses
Mots-clés : Mycoplasma wenyonii, pouvoir pathogène, production laitière, anémie, ruminant, vecteur, bovins
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| | 4 | DOSSIER : Les maladies à transmission vectorielle des ruminants
résumé et plan de l'article
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Impact des maladies
transmises par les tiques
dans les avortements bovins
Chloé Saada, Renaud Maillard, Xavier Berthelot, Xavier Nouvel
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Les séries abortives d’origine infectieuse sont généralement élucidées dans 40 p. cent des cas en France [18]. Parmi les agents mis en cause, Coxiella burnetii demeure fréquemment suspectée mais probablement surestimée du fait du portage asymptomatique qui complique le diagnostic de certitude.
Si la Fièvre Q est une MTT, l’importance épidémiologique dans les transmissions entre ruminants domestiques est faible.
Parmi les autres MTT associées à des avortements, Anaplasma phagocytophilum est de plus en plus incriminée.
Le rôle de A. marginale et de Babesia spp. semble mineur et l’implication de Borrelia burgdorferi est très peu documentée à ce jour chez les bovins.
Mal caractérisée, l’implication de ces trois derniers agents dans les avortements bovins peut-être sous-évaluée.
Mots-clés : Avortement – bovins – tiques – Coxiella burnetii – Anaplasma phagocytophilum – A. marginale – Babesia
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| | 5 | DOSSIER : Les maladies à transmission vectorielle des ruminants
résumé et plan de l'article
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Thérapeutique des maladies
des bovins transmissibles
par les tiques
et moyens de prévention
Anne-Claire Lagrée, Clotilde Rouxel, Pierre Deshuillers, Henri-Jean Boulouis, Nadia Haddad
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En France, la tique Ixodes ricinus est connue pour transmettre des bactéries (Anaplasma spp., Borrelia burgdorferii sl et dans une moindre mesure Coxiella burnetii) et des hémoparasites (Babesia spp.) aux bovins. Certains de ces agents sont transmissibles à l’homme.
Compte tenu de cette problématique de santé publique et/ou de l’impact économique de ces infections, des mesures de lutte adaptées s’avèrent nécessaires.
Le traitement repose sur quelques molécules appartenant à deux classes thérapeutiques.
Les antibiotiques les plus utilisés appartiennent à la famille des cyclines. Celles-ci sont utilisables aussi bien pour les bactéries citées que pour les Babesia.
L’Imidocarbe, préconisé pour le traitement des babésioses, peut aussi être appliqué au traitement de certaines anaplasmoses.
En l’absence de vaccin anti-agents infectieux, la prévention repose essentiellement sur l’antibioprévention utilisant les mêmes molécules que celles utilisées pour le traitement.
La maîtrise de ces infections passe par des mesures visant à limiter le contact des bovins avec le vecteur, soit selon une approche écologique (distanciation spatiale ou temporelle, et dans l’avenir, vaccin anti-tiques), soit selon une approche chimique, dont l’impact environnemental est loin d’être négligeable.
Disciplines : Bactériologie, Maladies infectieuses, Thérapeutique
Mots-clés : Anaplasma, Babesia, Coxiella, thérapeutique, prévention, antibioprévention
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| | 6 | DOSSIER : Les maladies à transmission vectorielle des ruminants
résumé et plan de l'article
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Encéphalite à tique en élevage :
les produits au lait cru,
source de contamination
Cécile Beck, Sylvie Lecollinet, Gaelle Gonzalez, Sandrine A. Lacour, Sara Moutailler, Laure Bournez
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L’encéphalite à tique est une maladie peu connue des vétérinaires avec pourtant un nombre de cas humains en Europe en constante augmentation ces dernières années.
Les deux grandes voies de contamination humaine sont la piqûre par une tique infectée et la contamination alimentaire issue de produits laitiers non pasteurisés. A titre d’exemple, pour la première fois en France, 44 cas d’encéphalite à tique ont été comptabilisés en 2020 suite à la consommation de fromages de chèvre au lait cru provenant d’une même exploitation.
Face à cette menace, le vétérinaire a un rôle de conseil aux éleveurs lors d’infection du troupeau par le virus de l’encéphalite à tique afin de protéger le consommateur et d’arrêter le cycle de transmission du virus. La prévention consiste avant tout à :
1. empêcher les piqûres des tiques sur les animaux par l’administration de traitements acaricides sur les élevages bovins et ovins (pas de médicaments antiparasitaires possédant une AMM chez la chèvre) ;
2. interdire l’accès des animaux aux zones boisées des pâtures entre le début du printemps et le début de l’automne ;
3. en cas de contamination alimentaire fortement suspectée, de rechercher, en lien avec la DDPP, les animaux excréteurs du virus par prélèvement de lait individuel et envoi au Laboratoire National de Référence (LNR) de l’Anses Maisons-Alfort pour analyse moléculaire (RT-PCR).
Mots-clés : Encéphalite à tique, épidémiologie, contamination alimentaire, gestion d’élevage, chèvre, homme
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résumé et plan de l'article
Cas pratiques de nutrition
Gestion d’un ensilage de maïs
très riche en amidon
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Francis Enjalbert
Avec une ration à base d’ensilage de maïs récolté tôt mais très riche en amidon, il est impératif de s’assurer que la structure physique et / ou l’association à un fourrage fibreux permettent une rumination suffisante. En outre, il faut éviter d’ajouter à la ration un concentré riche en amidon dégradable comme le blé, et favoriser un étalement des repas en faisant plusieurs distributions par jour.
Disciplines : Nutrition
Mots-clés : Vache laitière, ensilage de maïs, amidon, NDF des fourrages, acidose
Francis Enjalbert est docteur vétérinaire, PhD, Diplomate de l’European College of Veterinary and Comparative Nutrition (ECVCN). Il est professeur de Nutrition et alimentation animales à l’Institut national polytechnique de Toulouse - École nationale vétérinaire de Toulouse (INPT-ENVT)
1980 : Diplômé de l’école nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) 1981 : Doctorat vétérinaire, Université de Toulouse 1985 : Agrégé des écoles nationales vétérinaires en Alimentation animale 1994 : Doctorat de l’Institut national polytechnique de Toulouse, spécialité Productions animales et Qualité des denrées. Depuis 1982 : Maître-assistant, Maître de Conférences, puis Professeur à l’ENVT
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résumé et plan de l'article
Étude de cas
Un cas d’encéphalomyélite virale
à AECV chez la chevrette
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Noémie Raut, Tony Le Rest, Rémi Guenault, Jérôme Despres, Elie Dagher, Florian Chocteau, Sébastien Assié, Raphael Guattéo, Christophe Chartier
Les affections neurologiques des caprins sont mal documentées et leur abord clinique est difficile. Un épisode d’atteinte neurologique a été décrit dans un élevage caprin laitier sur des chevrettes âgées de 30 à 40 jours.
Deux d’entre elles ont été référées aux hôpitaux de médecine des animaux d’élevage à Oniris.
Une des chevrettes manifestait une tétraparésie sans atteinte de l’état général. A l’autopsie, aucune lésion significative n’a été mise en évidence macroscopiquement mais l’examen histopathologique a mis en évidence des lésions imputables au virus de l’arthrite encéphalite caprine (AECV).
Les formes cliniques classiques et attendues de l’AEC virale sont principalement les arthrites et les mammites chroniques chez les animaux à partir d’un an.
La forme nerveuse est plus rare et d’apparition plus précoce sur des animaux de 2 à 4 mois principalement.
Le virus de l’AEC est présent dans la grande majorité des troupeaux caprins laitiers en France et son impact que ce soit au travers des différentes formes cliniques ou de l’infection subclinique est probablement considérable bien que très mal estimé.
Différentes mesures de lutte existent (séparation précoce et durable des jeunes, distribution de colostrum thermisé, réforme) mais son contrôle reste très complexe et son éradication difficilement envisageable.
Disciplines : Médecine interne, neurologie, zootechnie
Mots-clés : Arthrite encéphalite caprine, syndrome spinal, tétraparésie, leucomyélite, chèvres, chevreaux, caprins
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résumé et plan de l'article
Médecines complémentaires
Place actuelle de la phytothérapie
en médecine vétérinaire
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Nathalie Priymenko, Marion Dor, Jean-Philippe Jaeg
Nathalie Priymenko
Nathalie Priymenko est diplomate de l’European Veterinary College of Veterinary Comparative Nutrition, et Maitre de Conférences Hors Classe à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse (INP-ENVT). Elle participe à la recherche dans l’unité INRA 1331-Toxalim.
1988 : Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse 1988 : Diplôme de l'Institut Pasteur en Virologie Médicale 1991 : Diplôme de fin d'études du Certificat Supérieur en Alimentation des Animaux Domestiques, INAPG 1993 : Maître Assistant des Ecoles Nationales Vétérinaires, Chaire d'Alimentation et Botanique appliquée 1996 : Maitre de Conférences 1997 : Thèse de Doctorat 2007 : Diplômée du Collège Européen de Nutrition Comparée Vétérinaire (ECVCN 2012 : “Recertification“ du diplôme ECVCN |
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| Sauter N°47, Vol 12, 2020Sauter sommaire
Test clinique - Des coliques chez une vache Wagyu Éloi Guarnieri, Julie Berman
Éditorial - LE NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire a 20 ans Merci aux lecteurs, aux auteurs, aux rédacteurs et lecteurs arbitres Maryvonne Barbaray
Actualité - Venotis, gestion digitale pour la prévention en élevage bovin Maryvonne Barbaray
Éditorial - Guillaume Belbis
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Dossier : Les maladies à transmission vectorielle des ruminants
- La Fièvre Catarrhale Ovine en France : quel bilan ces 5 dernières années (2016 -2020) ? Guillaume Belbis, Emmanuel Bréard, Corinne Sailleau, Cyril Viarouge, Lydie Postic, Damien Vitour, Stéphan Zientara
- Persistance de l’anaplasmose granulocytaire dans les troupeaux bovins : problème d'immunité ou co-circulation de différentes souches ? Anne-Claire Lagrée, Clotilde Rouxel, Pierre Deshuillers, Henri-Jean Boulouis, Nadia Haddad
- Mycoplasma wenyonii : vraie émergence ? Renaud Maillard, Lola Romanos, Enrico Martinelli, Christine Citti, François Schelcher, Marie-Claude Hygonenq, Xavier Nouvel
- Impact des maladies transmises par les tiques dans les avortements bovins Chloé Saada, Renaud Maillard, Xavier Berthelot, Xavier Nouvel
- Thérapeutique des maladies des bovins transmissibles par les tiques et moyens de prévention Anne-Claire Lagrée, Clotilde Rouxel, Pierre Deshuillers, Henri-Jean Boulouis, Nadia Haddad
- Encéphalite à tique en élevage : les produits au lait cru peuvent être source de contamination humaine Cécile Beck, Sylvie Lecollinet, Gaelle Gonzalez, Sandrine A. Lacour, Sara Moutailler, Laure Bournez
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COMPRENDRE ET AGIR
- Cas pratiques de nutrition - Études de cas en alimentation des ruminants : gestion d’un ensilage de maïs très riche en amidon Francis Enjalbert
- Étude de cas - Encéphalomyélite due au virus de l’arthrite encéphalite caprine (AEC) chez la chevrette Noémie Raut, Tony Le Rest, Rémi Guenault, Jérôme Despres, Elie Dagher, Florian Chocteau, Sébastien Assié, Raphael Guattéo, Christophe Chartier
- Médecines complémentaires - Place actuelle de la phytothérapie en médecine vétérinaire Nathalie Priymenko, Marion Dor, Jean-Philippe Jaeg
- Revue de presse internationale - Évaluation de la réfractométrie Brix pour estimer la concentration en immunoglobulines G du colostrum de vaches allaitantes - Phénotype clinicopathologique de la déficience en cholestérol autosomale récessive chez les bovins de race Prim’Holstein Éloi Guarnieri
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