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DOSSIER :
BIEN-ÊTRE ET QUALITÉ DE VIE
DES ÉQUIDÉS | |
4 | DOSSIER : BIEN-ÊTRE ET QUALITÉS DE VIE des équidés
résumé et plan de l'article
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Indicateurs visibles de bien-être
chez le cheval : les apports
de la recherche scientifique
Martine Hausberger
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Le bien-être du cheval est un problème crucial, non seulement pour des raisons éthiques mais aussi en raison de la place du cheval dans la société. Identifier l’état de bien-être du cheval est important pour les propriétaires et professionnels du cheval qui veulent identifier les meilleures pratiques. L’état de bien-être est subjectif (individuel), donc seule l’observation appropriée des chevaux, et pas juste de leurs conditions de vie, permet d’en rendre compte. De plus, humains et chevaux vivent dans des mondes sensoriels complètement différents et il est important que les besoins des chevaux, et non la vision humaine de ces besoins, soient considérés : seuls les chevaux peuvent "dire" dans quel état ils sont. Une difficulté est la surexposition potentielle des soigneurs aux expressions du mal-être : la population de chevaux environnante devient une norme alors qu’elle n’est pas forcément une "référence" valide. Les études actuelles convergent pour montrer que l’état de mal-être des chevaux est souvent sous-évalué, pour la raison évoquée ci-dessus mais aussi parce que les indicateurs visibles (comportementaux et posturaux) peuvent ne pas être connus ou être mal interprétés. De fait, différents indicateurs ont été identifiés et validés, qui peuvent être observés, comme l’apathie et le manque d’attention à l’environnement
("syndrome dépressif") parfois avec une orientation de la tête vers le mur, l’agressivité (souvent mal interprétée), une ligne de dos raide et plate, des oreilles en arrière de façon récurrente, qui s’ajoutent aux constats éventuels sur l’état sanitaire (état corporel : chevaux obèses, blessures, …). L’évaluation peut être brouillée aussi par de "faux amis" : le baillement peut signifier relâchement mais aussi frustration, le jeu chez l’adulte peut être un moyen d’évacuer des toxines … Un cheval qui va bien est calme et attentif, signaux peu spectaculaires, donc également peu reconnus. Il y a grand besoin de transfert d’informations sur les indicateurs visibles de bien-être et les vétérinaires ont là un rôle important à jouer en acquérant et transmettant l’information.
Disciplines : Éthologie, physiologie, neurosciences
Mots clé : indicateurs, bien-être, comportement, postures, cheval
PLAN DE L'ARTICLE
DÉFINIR LE BIEN-ÊTRE ÉVALUER LE BIEN-ÊTRE DU CHEVAL : POURQUOI EST-CE DIFFICILE ?
Comment expliquer la mauvaise détection des signes de mal-être ou de souffrance ?
Figure 1 - Prévalence des stéréotypies selon l’estimation des soigneurs versus l’observation directe MESURER LE BIEN-ÊTRE
Repérer les modifications du répertoire comportemental
1. Les comportements en l’absence de ressources alimentaires
2. Des comportements à apprécier comme “anormaux”
Repérer des modifications de fréquence
Repérer les indicateurs posturaux
1. La position des oreilles
2. Une posture atypique/apathique
3. Un syndrome dépressif
4. L’orientation des chevaux en box et leur attitude par rapport aux stimuli de l’environnement est d’un grand intérêt DES SIGNAUX ACOUSTIQUES DE BIEN-ÊTRE
1. Les grognements
2. Les hennissements
3. Les nickers
4. Les ronflements et les soufflements
5. Les ébrouements QUELQUES “FAUX- AMIS” CONCLUSION : DES SCORES ET DES ÉCHELLES ?
5 Photos illustrent cet article
Martine Hausberger est titulaire d'un doctorat en éthologie et d'un doctorat d'Etat es Sciences. Elle est actuellement directrice de recherches au CNRS et travaille au laboratoire EthoS (éthologie animale et humaine) à l'université de Rennes, où elle dirige l'équipe Pegase dont un des axes de recherche majeurs est le bien-être du cheval.
1981 : doctorat en éthologie, université de Rennes 1 1982 : Postdoctorat Université de Kaiserslautern (Allemagne) 1984-86 : Postdoctorat à l'université d'Armidale, Australie 1986 : Fellow de l'université d'Auckland (Nouvelle Zélande) 1986 : doctorat d'Etat es Sciences, université de Rennes 1986 : Chargée de recherches au CNRS 1989-90 : von Humboldt fellow à l'université de Kaiserslautern (Allemagne) 1999-2014 : direction du laboratoire EthoS 2008-2016 : direction du GDR CNRS national d'Ethologie
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