| Hors-série :
LUTTE CONTRE
LES INFECTIONS MAMMAIRES | | | 1 | 1ère Partie
Analyse bactériologique
et infection mammaire
chez les bovins :
techniques d’analyses disponibles
Guillaume Lequeux
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Au laboratoire, les outils de diagnostic étiologique d’une infection mammaire chez les bovins reposent encore principalement sur la culture et l’identification bactérienne, d’autant plus avec l’apport important de la technologie MALDI-TOF pour l’identification bactérienne ces dernières années.
L’identification par MALDI-TOF permet une détermination rapide, facile et fiable des espèces bactériennes isolées, et ouvre également des perspectives en terme de caractérisation bactérienne.
L’approche par PCR, disponible depuis une dizaine d’années, permet notamment d’améliorer la sensibilité de la détection, mais constitue une méthode plus sensible aux contaminations, et d’interprétation parfois plus délicate que la culture bactérienne.
Cet article présente et compare les principes, les avantages et les limites de chaque technique diagnostique, afin que le vétérinaire puisse au mieux utiliser ces outils dans le cadre de sa démarche diagnostique.
Disciplines : Qualité du lait, Bactériologie, Infectiologie
Mots clés : Mammites, Bactériologie, Qualité du lait, outils, Technique, diagnostic, culture, identification, sensibilité, MALDI-TOF, PCR, Bovins
Which link between the results of an bacteriological analysis and the reality of a mammary infection in cattle ? Part 1 : Current bacteriological methods
Laboratory tools for the etiological diagnosis of intramammary infections in cattle are still mainly based on culture and bacterial identification, particularly since the rise of MALDI-TOF technology for bacterial identification in recent years. years. Identification by MALDI-TOF allows a rapid, easy and reliable determination of isolated bacterial species and also opens up perspectives concerning bacterial characterization.
The PCR approach, which has been available for about ten years, allows in particular the improvement of the sensitivity of detection, but remains a method that is more sensitive to contaminations and is sometimes more difficult to interpret than bacterial culture.
In this article, the principles, advantages and limits of each diagnostic approach are presented and compared, so that the veterinary practitioner can make the best use of these tools as part of his diagnostic approach.
Disciplines: Milk Quality, Bacteriology, Infectiology
Mots-clés : Mastitis, Bacteriology, Milk Quality, diagnosis, identification, detection, MALDI-TOF, PCR, Cattle
Plan de l'article
Bacteriological culture
PCR method
Guillaume Lequeux, Docteur en médecine vétérinaire, Master en Sciences
Guillaume Lequeux est chef du service de microbiologie vétérinaire à LABOCEA Fougères (Laboratoire Public Départemental d’Ille-et-Vilaine) et membre consultant de la Commission Qualité du Lait de la SNGTV.
2005 : Diplômé de l’École Nationale Vétérinaire de Nantes et Doctorat Vétérinaire de l’Université de Nantes 2010 : Master en Sciences de l’Université d’Angers 2015 : Diplômé de l’Institut Pasteur de Paris (Résistance bactérienne aux antibiotiques)
Guillaume Lequeux is head of veterinary microbiology unit at LABOCEA Fougères (Public Laboratory) and consultant member of Milk Quality Comity of SNGTV
2005 : Diplomate, National Veterinary School of Nantes, Doctorate in Veterinary Medicine, University of Nantes 2010: Master of Science, University of Angers 2015: Diplomate, Pasteur Institute of Paris (Bacterial Resistance to antibiotics course)
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| | 2 | 1ère Partie
Comment interpréter
les résultats des analyses
bactériologiques
Guillaume Lequeux
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L’interprétation des résultats d’analyses de laboratoire de mise en évidence et d’identification des bactéries responsables de mammites bovines doit autant prendre en compte les caractéristiques propres à ces bactéries que les limites des méthodes employées.
Des critères d’interprétation sont proposés dans cet article.
Pour la culture bactérienne, le critère essentiel à retenir serait la pureté de la culture obtenue.
Pour le PCR, des valeurs seuils de Ct pourraient être proposées, ces valeurs devant néanmoins être utilisées avec prudence et dès lors que la maîtrise du risque de contaminations est assurée.
Dans tous les cas, au regard des limites des méthodes de diagnostic étiologique, le vétérinaire doit examiner les résultats obtenus à la lumière de ses observations (commémoratifs, données cliniques, comptages cellulaires, etc.).
Disciplines : Qualité du lait, Bactériologie, Infectiologie, diagnostic
Mots clés : Mammites, Bactériologie, Qualité du lait, analyses, MALDI-TOF, PCR, Bovins
Which link between the results of an bacteriological analysis and the reality of a mammary infection in cattle ? Part 2 : Interpretating bacteriological results
Interpretation of the results of laboratory etiological analysis to identify the bacteria responsible for bovine mastitis must take into account both the specific characteristics of these bacteria but also the limits of the methods used. Interpretation criteria are proposed in this article.
For bacterial culture, the essential criterion to be retained would be the purity of the culture obtained. For PCR, Ct threshold values could be proposed, these values should nevertheless be used with caution and when the risk of contamination is controlled.
In all cases, the veterinary practitioner has to consider the results obtained regarding the limits of the etiological diagnostic methods but also of the other data obtained (herd and anima informations, clinical data, somatic cell counts data, etc.).
Disciplines: Milk Quality, Bacteriology, Infectiology
Keywords : Mastitis, Bacteriology, Milk Quality, MALDI-TOF, PCR, Cattle
Plan de l'article
Mammary pathogens classification
Interprating results : proposals
Guillaume Lequeux, Docteur en médecine vétérinaire, Master en Sciences
Guillaume Lequeux est chef du service de microbiologie vétérinaire à LABOCEA Fougères (Laboratoire Public Départemental d’Ille-et-Vilaine) et membre consultant de la Commission Qualité du Lait de la SNGTV.
2005 : Diplômé de l’École Nationale Vétérinaire de Nantes et Doctorat Vétérinaire de l’Université de Nantes 2010 : Master en Sciences de l’Université d’Angers 2015 : Diplômé de l’Institut Pasteur de Paris (Résistance bactérienne aux antibiotiques)
Guillaume Lequeux is head of veterinary microbiology unit at LABOCEA Fougères (Public Laboratory) and consultant member of Milk Quality Comity of SNGTV
2005 : Diplomate, National Veterinary School of Nantes, Doctorate in Veterinary Medicine, University of Nantes 2010: Master of Science, University of Angers 2015: Diplomate, Pasteur Institute of Paris (Bacterial Resistance to antibiotics course)
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| | 3 | 1ère Partie
Les infections mammaires
et une immunité protectrice ?
Pascal Rainard
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Les mammites ne protègent pas des récidives, ce qui pourrait faire penser que les infections mammaires n’induisent pas d’immunité protectrice.
Il serait cependant inexact de dire que les infections n'induisent pas de réponse immunitaire.
La mamelle est équipée pour développer des réponses immunitaires adaptatives aux infections. Mais la réponse immunitaire est conditionnée par le fait que les pathogènes responsables de mammite sont des bactéries des microbiotes cutané, respiratoire ou digestif des ruminants.
De plus, l’agressivité de la réponse doit être réfrénée de façon à conserver la fonction physiologique de la mamelle, ce qui débouche sur une immunité homéostatique non stérilisante.
Enfin, les bactéries pathogènes se sont adaptées à la mamelle au cours d’une longue coévolution, et ont développé des stratégies d’échappement, notamment en réduisant leur virulence.
Dans ces conditions, est-il possible de faire mieux que l’évolution, par la vaccination, au risque de rompre l’équilibre qui ménage la fonction sécrétoire de la mamelle ? La mamelle étant un organe à fort pouvoir régénérateur, elle peut se permettre une réponse immunitaire intense, qui, si elle induit une baisse de la charge bactérienne et une guérison bactériologique, sera à terme bénéfique à la fonction sécrétoire de la mamelle.
Disciplines : Physiologie, immunologie, bactériologie
Mots clés : mamelle ; mammite ; immunité adaptative ; vaccin ; microbiote ; bactéries pathogènes, vaches
Why don't udder infections generate protective immunity?
We know that mastitis does not protect against recurrence, which might suggest that udder infections do not induce protective immunity. However, it would be incorrect to say that mastitis does not induce an immune response.
The udder is equipped to develop adaptive immune responses to infections. However, the immune response is conditioned by the fact that the pathogens responsible for mastitis are members of the skin, respiratory or digestive microbiota of ruminants. In addition, the aggressiveness of the response must be curbed in order to maintain the physiological function of the udder, which leads to a non-sterilizing homeostatic immunity. Finally, the pathogenic bacteria have adapted to the udder during a long co-evolution, and have developed escape strategies, in particular by reducing their virulence.
Under these conditions, is it possible to do better than evolution, by vaccination, at the risk of upsetting the balance that protects the secretory function of the udder? The udder being an organ with a strong regenerative power, it can allow itself an intense immune response, which, if it induces a decrease in the bacterial load and a bacteriological cure, will ultimately be beneficial to the secretory function of the udder.
Disciplines: Physiology, immunology, bacteriology
Key words: udder; mastitis; adaptive immunity; vaccine; microbiota; pathogenic bacteria
Plan de l'article
CONTENTS
INTRODUCTION
IMMUNE RESPONSES TO MASTITIS DO NOT PROTECT AGAINST REINFECTION
THE UDDER IS EQUIPPED TO BUILD ADAPTIVE IMMUNITY TO INFECTIONS
BACTERIA ADAPTED TO THE UDDER ARE PRESENT IN THE SKIN, RESPIRATORY OR DIGESTIVE MICROBIOTA
PATHOGENIC BACTERIA HAVE ADAPTED TO THE UDDER AND ITS IMMUNITY
ADAPTIVE IMMUNITY MUST BE CURBED TO MAINTAIN PHYSIOLOGICAL FUNCTION
IMPLICATIONS FOR VACCINATION
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| | 4 | 1ère Partie
Les vaccins contre
les infections mammaires :
synthèse de résultats
sur le terrain
Guillaume Belbis, Vincent Plassard
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Les mammites constituent une préoccupation toujours d’actualité pour les éleveurs laitiers. Les programmes de maîtrise, dépendant des agents infectieux dominants dans le troupeau, peuvent parfois être difficiles à mettre en œuvre pour les éleveurs : dans ce contexte, disposer de vaccins permettant de réduire l’incidence des infections mammaires, la sévérité, la durée d’infection ou encore les pertes économiques associées (baisse de production laitière, réforme, etc.) serait d’un intérêt majeur. Depuis quelques années, deux vaccins sont apparus sur le marché européen, l’un avec une valence E. coli et une valence S. aureus, le second plus récemment avec une valence S. uberis. Les résultats issus d’expérimentation de terrain sont peu nombreux dans la littérature et donnent des résultats variables selon les agents ou les études.
Globalement, les effets sur la prévalence et l’incidence des mammites sont faibles à nuls. Une moindre sévérité et une moindre perte en lait lors d’infections à coliformes sont décrites. Les effets sur les infections à S. aureus semblent assez modérés.
Les études terrains pour la vaccination contre S. uberis sont encore trop peu nombreuses pour se faire une idée précise des effets bénéfiques à en attendre.
Disciplines : Maladies infectieuses, Zootechnie, Économie
Mots clés : Mammites, Vaccin, Vaccination, Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Streptococcus uberis, troupeaux, vaches
Mastitis is an ongoing concern for dairy farmers. In this context, the development of vaccines to reduce the incidence of mastitis infections, the severity and duration of infection and the associated economic losses (reduced milk production, culling, etc.) would be of major interest. In recent years, two vaccines have appeared on the European market, one with an E. coli and S. aureus valence, the second more recently with an S. uberis valence.
Results from field trials are scarce in the literature and give variable results depending on the agent or the study.
Overall, the effects on the prevalence and incidence of mastitis are low to nil. A lower severity and a lower loss of milk during coliform infections are described.
The effects on S. aureus infections appear to be fairly moderate. Finally, there are still too few field studies on vaccination against S. uberis to have a precise idea of the beneficial effects to be expected.
Disciplines: Infectious diseases, zootechnics, economy
Keywords: Mastitis, Vaccine, Vaccination, Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Streptococcus uberis
Guillaume Belbis est maitre de conférences en Pathologie des Animaux de Production à l'École nationale vétérinaire d'Alfort, et est responsable du Centre Hospitalier Universitaire d'Alfort - Animaux de Rente.
2006 : Diplômé de l'EnvA 2007 : Doctorat vétérinaire, Université de Créteil 2006-2009 : Chargé de consultation, EnvA 2010-2014 : Résident ECBHM, EnvA 2011-2015 : Doctorant en virologie Depuis 2015 : Enseignant chercheur en Pathologie des Animaux de Production, EnvA
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| | 5 | 1ère Partie
Pharmacologie de quelques
antibiotiques d’importance
dans le traitement des mammites
des bovins et applications
pratiques
Olivier Salat, Aude Ferran
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Dans l’approche thérapeutique des mammites, trois compartiments doivent être pris en compte : le lait, le tissu mammaire avec toutes ses composantes (milieux extra et intracellulaire), et l’organisme entier. La plupart des germes responsables de mammites ne sont isolés qu’à partir du lait. La voie intramammaire ou locale permet d’atteindre des concentrations d’antibiotiques très élevées dans le lait, malgré des doses initiales limitées, quand on les compare à celles employées dans les produits injectables.
Demeure quand même une inconnue : l’aptitude de la spécialité administrée de diffuser dans l’ensemble des canaux collecteurs du lait de la mamelle.
La plupart des molécules utilisées par voie locale ont des capacités de diffusion limitées. Ainsi, les mécanismes inflammatoires initiés lors de mammite (fibrine, congestion mammaire) peuvent s’opposer à la répartition du produit dans l’intégralité du lait contenu dans la mamelle.
Les spécialités injectables employées lors de mammite ne concernent que des molécules avec des caractéristiques pharmacocinétiques leur permettant un passage, voire une accumulation dans la mamelle, donc bien moins d’aléas quant à l’atteinte de leur cible infectieuse.
Demeurent, là-aussi, certaines imprécisions sur le schéma thérapeutique qu’il faut leur appliquer. Dans l’indication mammites, l’association sulfamide/ triméthoprime, développée au départ en médecine humaine, présente un intérêt majeur dans l’approche thérapeutique des mammites sévères dues à des coliformes. C’est en effet le seul antibiotique, hors les antibiotiques critiques, dont une étude terrain illustre l’efficacité. Toutefois, la nature du sulfamide employé, des caractéristiques propres à l’espèce bovine ainsi que certains biais de l’étude précitée peuvent questionner sur son efficacité véritable. Le pénéthamate, ester base faible de la pénicilline G, constitue un antibiotique de choix dans l’approche des infections mammaires dues aux streptocoques et aux souches de staphylocoques non productrices de bêta lactamase, qui constituent les agents de la majorité des mammites rencontrées sur le terrain. Des connaissances affinées sur ses propriétés de diffusion dans le lait permettent de proposer des schémas thérapeutiques plus adaptés à une meilleure efficacité.
Disciplines : Pharmacologie, bactériologie, thérapeutique
Mots-clés : mammites, traitement antibiotique, pharmacologie, pharmacocinétique, pénéthamate, sulfamide, triméthoprime
In the therapeutic approach to mastitis, three compartments must be taken into account : milk, udder tissue with all its components (extra and intracellular media) and the whole organism. Most of the pathogens involved in bovine mastitis are only isolated in milk. The intramammary or local route makes it possible to achieve very high concentrations of antibiotics in milk, despite limited initial doses, when compared with those used in injectables. Still remains an unknown: the ability of the specialty administered to diffuse into all the udder’s milk collecting ducts. Most of the molecules used locally have limited diffusion capacities. Thus, the inflammatory mechanisms involved in mastitis (fibrin, udder congestion) may oppose the distribution of the product in all the milk contained in the udder. The injectable specialties used in mastitis only concern molecules with pharmacokinetic properties allowing them to pass or even accumulate in the udder, and therefore much less risk with regard to their reaching their infectious target. There also remain some inaccuracies on the treatment regimen that should be applied to them. In the mastitis indication, the sulfonamide/ trimethoprim combination, initially developed in human medicine, is of major interest in the therapeutic approach of severe mastitis due to coliforms.
It is indeed the only antibiotic, apart from critical ones, whose effectiveness a field study illustrates. However, the nature of the sulfonamide used, characteristics specific to the bovine species as well as certain biases of the aforementioned study may question its true effectiveness. Penicillin G, its weak base ester, penethamate, is the antibiotic of choice in the treatment of udder infections caused by streptococci and strains of staphylococci that do not produce beta lactamase, which are the agents of the majority of mastitis encountered in the field. Refined knowledge of its diffusion properties in milk makes it possible to propose more suitable therapeutic regimens for better efficacy.
Disciplines: Pharmacology, bactériology, therapeutics
Keywords : mastitis, treatment, antibiotics, pharmacology, pharmacokinetic, penethamate, sulfonamide, trimethoprim
Olivier Salat, DVM, Diplomate de l'European College of Bovine Health and Management (ECBHM). Membre de la commission “vaches laitières” de la SNGTV. Olivier Salat exerce à la clinique vétérinaire de la haute Auvergne, avec 5 autres associés et 4 salariés vétérinaires.
1988 : Diplômé de l’école nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) 19893 : Doctorat vétérinaire, Université de Toulouse 1988-1990 : Assistant d’Enseignement Contractuel en pathologie des ruminants (ENVT) Deouis 1991 : Praticien à la clinique vétérinaire de la haute Auvergne 1998 : CEAV "Qualité en production laitière" 2009 : Diplômé de l’ECBHM
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| | 6 | 2e Partie
L’économie de la qualité du lait :
coûts et stratégies
Didier Raboisson, Ahmed Ferchiou, Rodolphe Robcis, Guillame Lhermie
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Le coût total d’un cas de mammite clinique représente 180 euros pour un Gram+ et 550 euros pour un Gram-. Toutefois, le coût total des mammites à Gram+ est probablement sous-estimé et ces coûts restent très variables selon les situations, suggérant de ne les mobiliser qu’à des fins de communication et non lors de prises de décision.
Le traitement sélectif au tarissement est économiquement assez neutre comparé à un traitement systématique. Il permet de réduire l’usage des antibiotiques sans fort impact économique.
Peu d’arguments économiques étayent le recours à un traitement antibiotique en lactation pour les mammites subcliniques, sauf si le taux de transmission est fort et, par ailleurs, non maîtrisable.
Le traitement prolongé (5 jours, avec ou sans voie parentérale associée) des mammites cliniques non sévères en lactation est intéressant lorsque S. uberis et S. aureus sont les pathogènes dominants, tant d’un point de vue économique et que d’un point de vue des usages des antibiotiques (au moins pour 5 jours sans recours à la voie parentérale), à condition d’obtenir au moins 10-20 points de pourcentage de guérison bactériologique (par rapport à un traitement AMM classique), ce qui est très souvent observé sur le terrain).
Enfin, le taux de transmission des pathogènes mammaires entre vaches apparaît comme le paramètre influençant le plus les résultats économiques. Aussi, dans une approche populationnelle du troupeau, l’intérêt de focaliser sur le taux d’incidence mensuel des mammites cliniques ou subcliniques comme témoin global et indicateur précoce de la maîtrise de la qualité du lait est démontré tant par les approches épidémiologiques qu’économiques.
Disciplines : Économie, épidémiologie, thérapeutique
Mots-clés : mammite, subcliniques, coût, impact, antibiotiques, transmission, pathogènes, qualité, lait.
Economics of mastitis : costs and strategies in the field
The total cost of a case of clinical mastitis represents 180 euros for a Gram+ and 550 euros for a Gram-. However, the total cost Gram+ mastitis is probably underestimated and these costs remain highly variable depending on the situation, suggesting using them only for communication purposes.
Selective treatment at drying off is economically fairly neutral compared to systematic treatment. It allows to reduce the use of antibiotics without strong economic impact.
Few economic arguments support the use of antibiotic treatment during lactation for subclinical mastitis, unless the transmission rate is strong and otherwise uncontrollable.
Extended treatment (5 days, with or without associated parenteral route) for non-severe clinical mastitis in lactation is interesting when S. uberis and S. aureus are the dominant pathogens, both from economic and decrease in antimicrobial use points of view, provided you get at least 10-20 percentage points of bacteriological healing (compared to a treatment classic MA- situation very often observed in the field).
The rate of transmission of mammary pathogens between cows appears as the most influential parameter of economic results. In a population-based approach to the herd, focusing on the incidence rate of monthly clinical or subclinical mastitis as a global witness and indicator for early control of milk quality is demonstrated both by the approaches epidemiological and economic.
Plan de l'article
COÛT DES MAMMITES : PEU UTILE POUR LA PRISE DE DÉCISION
TRAITEMENT AU TARISSEMENT : UN CONSENSUS ÉCONOMIQUE EN FAVEUR DES OBTURATEURS MAIS UN OUTIL DE COMMUNICATION
TRAITEMENT EN LACTATION DES MAMMITES SUBCLINIQUES
TRAITEMENT EN LACTATION DES MAMMITES CLINIQUES
UNE ANALYSE BACTÉRIOLOGIQUE SYSTÉMATIQUE AVANT TRAITEMENT
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COST OF MASTITIS : LOW UTILITY FOR DECISION MAKING
CONSENSUAL ECONOMIC JUSTIFICATION OF SEALANT AT DRY OFF
IN LACTATION TREATMENT OF SUBCLINICAL MASTITIS
IN LACTATION TREATMENT OF CLINICAL MASTITIS
SYSTEMATIC BACTERIOLOGY BEFORE TREATMENT FOR CLINICAL MASTITIS
Didier Raboisson est maître de conférences à l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT)
2004 : Diplômé de l’ENVT 2003-2004 : Assistant en clientèle Charolaise (Dr André Meyus, Montmarault, 03) 2004 : Docteur Vétérinaire 2004-2005 : Internat en Clinique des Ruminants (Pathologie des Ruminants, ENVT) 2005-2011 : Résident en Gestion de la Santé des Bovins (Pathologie des Ruminants, ENVT) 2007 : Master Ruralité et dynamiques territoriales à l’Institut National Polytechnique de Toulouse 2008-2011 : Doctorant d’Université à l’Institut National Polytechnique de Toulouse 2011 : Doctorat d’Université à l’Institut National Polytechnique de Toulouse 2011 : Spécialiste Européen en Gestion de la Santé des bovins (European College of Bovine Health Management Diplomate)
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| | 7 | 2e Partie
L’identification préalable
à tout traitement de mammite :
pourquoi, comment
et pour quels résultats ?
Olivier Salat, Guillaume Lemaire, Florent Perrot
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La pression de plus en plus forte de l’antibiorésistance dans les médecines humaines et animales a provoqué une limitation et une rationalisation de l’emploi des antibiotiques dont on n’a vu, pour le moment, les conséquences positives qu’en médecine animale.
Après une chute marquée de l’utilisation d’antibiotiques, nous assistons actuellement à une certaine stagnation. Pourtant, il existe encore des marges de progrès notables. Le traitement des mammites cliniques non sévères en est une illustration. Essentiellement dues à des germes tels Streptococcus agalactiae ou Staphylococcus aureus au siècle dernier, leur étiologie a bien évolué et il est avéré maintenant que dans une part conséquente de celles-ci (de 30 à plus de 50 p. cent) une antibiothérapie n’est pas indiquée.
D’un paradigme ancien de traitement antibiotique systématique de toutes les mammites cliniques, nous sommes en train de passer maintenant à la nécessité d’une détermination étiologique préalable. Pour les infections mammaires récentes responsables de mammite clinique non sévères, un diagnostic au chevet de l’animal est nécessaire.
Dans le contexte de nos élevages, les géloses multicompartimentées ne peuvent être adaptées. En revanche, d’autres moyens de diagnostic simples et rapides sont en cours de développement. Ils devraient aboutir dans un avenir proche à la disponibilité pour l’éleveur d’outils simples d’utilisation et fournissant sans délai un résultat.
Dans tous les autres cas, c’est-à-dire ceux pour lequels la précision de l’analyse prime sur sa rapidité, les structures vétérinaires (cabinet ou laboratoire) sont là pour apporter ce service. Cette démarche thérapeutique, c’est-à-dire préciser l’étiologie de l’infection avant son traitement, a montré qu’elle permet une réduction significative de l’emploi d’antibiotique sans altérer les performances de guérison. Elle ne peut encore toutefois s’appliquer lors de mammites sévères où le pronostic vital engagé nécessite un traitement antibiotique immédiat.
Disciplines : Bactériologie, thérapeutique, communication, diagnostic
Mots-clés : bactériologie, lait, mammite clinique, infection, mammaire, antibiothérapie, démarche, thérapeutique, vaches
Selective treatment of clinical mastitis based on bacteriological result
The etiology of mastitis is crucial information to use antimicrobials prudently for control and treatment. This study aimed to evaluate the effects of mastitis diagnosis and treatment strategies with on-farm testing, on cure, new intramammary infections (IMI), somatic cell count (SCC), and antimicrobial use, compared with farmers' current diagnosis and treatment strategies. The on-farm tests used, CHROMagar Mastitis (CHROMagar, Paris, France) and Minnesota Easy Culture System II Tri-plate (University of Minnesota, St. Paul, MN), both had etiological groups of IMI as result, being gram-positive growth, gram-negative growth, or culture negative.
Two randomized controlled trials were conducted on 15 herds: trial 1 prospectively enrolled 155 cows with clinical mastitis, and trial 2 cross-sectionally included 78 cows with subclinical mastitis. In both trials, cows were randomly distributed over 3 equal-sized groups: a test group using CHROMagar, a test group using Minnesota, and a control group not using on-farm tests. Farmers decided whether or not to treat, and which antimicrobial treatment would be applied, using information available on the day of enrollment (control group), complemented with the on-farm test result 1 d after enrollment (both test groups). For clinical mastitis, an antimicrobial treatment was given in 58% of cases that used CHROMagar, in 80% that used Minnesota, and in 86% of the controls.
For subclinical mastitis, an antimicrobial treatment was given in 50% of cases that used CHROMagar, in 54% that used Minnesota, and in 4% of the controls. Bacteriological cure rate of clinical mastitis was lowest in the CHROMagar group [odds ratio 0.18 (95%CI 0.03-0.99)] compared with the controls. Using the Minnesota on-farm test for subclinical mastitis diagnosis and treatments resulted in fewer new IMI on d 21 [odds ratio 0.06 (95%CI 0.00-0.74)] compared with the controls.
Clinical cure rate, percentage of new IMI, and SCC on d 21 of clinical mastitis were comparable among the groups. Using on-farm tests in farmers' decision-making process resulted in more treatments in accordance with the etiology of mastitis than without on-farm testing. A diagnosis and treatment strategy with on-farm testing is advised in cows with clinical mastitis to enhance prudent antimicrobial use.
For subclinical mastitis, however, on-farm testing may lead to an unacceptable increase in use of antimicrobials and thus should not be advised as the common approach
Disciplines : Bacteriology, therapeutics, Diagnostic
Keywords : Milk, culture, clinical mastitis, intramammary infection, therapy, therapeutic approach, antibiotic treatment, dairy cows
Plan de l'article
INTEREST OF SELECTIVE TREATMENT
FARMERS NEEDS
DIAGNOSTIC TOOLS
SELECTIVE TREATMENT RESULTS
Olivier Salat, DVM, Diplomate de l'European College of Bovine Health and Management (ECBHM). Membre de la commission “vaches laitières” de la SNGTV. Olivier Salat exerce à la clinique vétérinaire de la haute Auvergne, avec 5 autres associés et 4 salariés vétérinaires.
1988 : Diplômé de l’école nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) 19893 : Doctorat vétérinaire, Université de Toulouse 1988-1990 : Assistant d’Enseignement Contractuel en pathologie des ruminants (ENVT) Deouis 1991 : Praticien à la clinique vétérinaire de la haute Auvergne 1998 : CEAV "Qualité en production laitière" 2009 : Diplômé de l’ECBHM
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| | 8 | 2e Partie
Apport des tests rapides
dans la maîtrise
des infections mammaires :
exemple du Petrifilm®
dans des élevages au Québec
Jean-Philippe Roy
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Les cultures bactériologiques du lait peuvent être d’une grande aide dans le contrôle des infections intramammaires autant au niveau de la vache affectée que du troupeau.
Les Petrifilm® sont des tests rapides qui peuvent être effectués à la ferme avec l’obtention d’un résultat en 24 h. Les Petrifilm® sont assez simples d’utilisation et sont peu coûteux. Ils peuvent permettre de guider les traitements lors de mammite clinique, d’identifier les animaux ou les quartiers infectés au tarissement pour un traitement sélectif et identifier les vaches infectées par Staphylococcus aureus après le vêlage ou lors d’achat d’un animal.
Trois plaques Petrifilm® ont été étudiées pour la culture bactériologique du lait :
- la plaque de dénombrement Staph express (plaque STX) ; - la plaque de dénombrement compte total aérobie (plaque CTA) ; - la plaque de dénombrement compte total coliforme (plaque CTC).
Certaines conditions sont nécessaires pour mettre en place la culture bactériologique du lait à l’aide des Petrifilm®dans un troupeau laitier. Il faut trouver une personne responsable de la manipulation qui a le temps de s’en occuper et qui est très minutieuse. Afin de bien maîtriser la procédure, il faut l’utiliser au minimum de 2 fois par mois. Un endroit approprié doit être disponible pour faciliter les manipulations et pour limiter les risques de contamination de l’échantillon ou de la plaque Petrifilm®. Finalement, il est nécessaire que le producteur puisse compter sur l’encadrement et les conseils de son vétérinaire pour assurer le succès de cette technique.
Disciplines : Diagnostic, Maladies infectieuses
Mots-clés : Mammite, infection intramammaire, Petrifilm, culture, diagnostic, traitement, Vache laitière
Bacteriological milk culture can be very helpful for the control of intramammary infections for the affected cow and at the herd level. Petrifilm® are rapid tests than can be performed at the farm with results obtained within 24h. Petrifilm® are simple to use and low cost. They can allow guiding clinical mastitis treatment, to identify cows or quarters infected at dry off for selective treatment and, identify Staphylococcus aureus infected cows after calving or purchase. Three Petrifilm® media were investigate for bacteriological milk culture: Staph express count plate, total aerobic count plate and total coliform count plate. Some conditions need to be in place before implementing bacteriological milk culture using Petrifilm® in a dairy herd.
A very careful person in charge of the procedure that will be able to devote enough time to this procedure needs to be identify. To become proficient with the procedure, at least two tests should be perform per month. An appropriate location needs to be available to facilitate the manipulations and decrease the risk of contamination of the sample or the Petrifilm® plate. Finally, the involvement of the herd veterinarian is of utmost importance for success of the technique implementation.
Disciplines : Diagnostic, infectious diseases
Keywords : mastitis, intramammary infection, Petrifilm, culture, diagnostic, treatment, Dairy cow
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| | 9 | 2e Partie
Place des antiinflammatoires
dans le traitement
des mammites cliniques
chez la vache laitière
Philippe Pottié
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La mammite se définit comme une inflammation de la glande mammaire en réponse à une agression d’origine infectieuse. Elle est dite clinique si on observe des signes visibles sur l’animal.
Parmi les mammites cliniques, les mammites sévères, avec atteinte de l’état général se distinguent des mammites modérées et bénignes, pour lesquelles les signes cliniques plus ou moins importants se limitent à la mamelle.
Cette affection étant l’exemple type de l’inflammation, il est légitime de souhaiter utiliser les antiinflammatoires pour la traiter. Cet article passe en revue la plupart des publications parues depuis 40 ans sur l’effet des antiinflammatoires sur les mammites cliniques.
Il existe deux grandes familles d’antiinflammatoires : les antiinflammatoires stéroïdiens (AIS) et les antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui agissent différemment lors de la cascade de l’inflammation.
Les AIS ont en théorie une action anti-inflammatoire puissante pouvant s’exercer vis-à-vis de mécanismes exacerbés lors de la réaction inflammatoire : effet antichoc, effet antiallergique et effet immunosuppresseur.
Mais, selon la bibliographie, ils ne présentent un intérêt que lors de mammites sévères et qu’à la condition d’une intervention très précoce, dès le déclenchement de la réponse inflammatoire. De plus, ils présentent des inconvénients tels qu’un effet immunosuppresseur important, un effet abortif dans le dernier tiers de gestation et une faible capacité analgésique.
Les AINS, quant à eux, réduisent l’inflammation en bloquant l’activité des cyclooxygénases (Cox). Seuls les AINS ciblant les Cox1 ont des effets secondaires pénalisants, à savoir des effets sur le système intestinal et le système rénal.
Les différentes données bibliographiques actuelles précisent un intérêt des AINS surtout pour les mammites cliniques non sévères, dans lesquelles ils permettent la prise en charge de la douleur locale et l’amélioration du bien-être animal.
Disciplines : Maladies infectieuses, thérapeutique, économie
Mots-clés : mammites cliniques, antiinflammatoires stéroïdiens, AINS, antiinflammatoires non stéroïdiens, inflammation, glucocorticoïdes, bien-être, vache
Importance of anti-inflammatory drugs in the treatment of clinical mastitis in dairy cows
Mastitis is defined as an inflammation of the mammary gland in response to an infectious attack. It is considered as clinical if there are visible signs on the animal. Clinical mastitis can be divided in 2 groups: severe mastitis, which affects the general condition, and moderate and mild mastitis, where the clinical signs remain limited to the udder.
Since the mastitis condition is a typical example of inflammation, there is a legitimate interest in using anti-inflammatory drugs as a treatment. This article is a review of the various publications over the last 40 years on the effect of anti-inflammatory drugs on clinical mastitis.
There are two main families of anti-inflammatory drugs - steroidal anti-inflammatory drugs (SAIDs) and non-steroidal anti-inflammatory drugs (NSAIDs) - which act differently in the inflammation cascade. Theoretically, SAIDs have a powerful anti-inflammatory action that can be exerted during the 3 phases of the inflammatory reaction: anti-shock effect, anti-allergic effect and immunosuppressive effect.
However, according to the literature, they are only efficient in cases of severe mastitis and if they are used at a very early stage of the anti-inflammatory response. Moreover, they have disadvantages such as a strong immunosuppressive effect, an abortifacient effect in the last third of gestation and a low analgesic capacity. As for NSAIDs, they reduce inflammation by blocking cyclooxygenase activity. Only NSAID targeting Cox1 will have adverse side effects, namely effects on the intestinal and renal systems. Current literature data indicates that NSAIDs are efficient in non-severe clinical mastitis only, helping to manage local pain and to improve animal welfare.
Disciplines: Milk quality, therapeutics, pathophysiology
Keywords: clinical mastitis, steroidal anti-inflammatory drugs, non-steroidal anti-inflammatory drugs, dairy cow
Plan de l'article
THE DIVERSE ANTI-INFLAMMATORY DRUGS AND THEIR THEORETICAL INTERESTS IN THE TREATMENT OF CLINICAL MASTITIS
Glucocorticoids
Non steroidal anti-inflammatory drugs (NSAID)
THE ACTUAL EFFECTIVENESS OF ANTI-INFLAMMATORY TREATMENTS IN CLINICAL MASTITIS
Glucocorticoids efficacy
(effectiveness) in severe clinical mastitis
(effectiveness) in mild clinical mastitis
Non steroidal anti-inflammatory drugs
PROSPECTS FOR THE USE OF ANTI-INFLAMMATORY DRUGS IN CLINICAL MASTITIS
Use of NSAID in the field
What are the future guidelines for NSAIDs in clinical mastitis?
Philippe POTTIÉ, docteur en médecine vétérinaire.
Vétérinaire praticien en activité rurale exclusive depuis plus de 15 ans et à dominance Médecine des populations.
1995 : Diplômé de l’École vétérinaire de Toulouse (ENVT) 1997 : Doctorat vétérinaire, Faculté de Pharmacie de Toulouse 1999 : Association à Valleiry en Haute Savoie
Il est Membre de la commission qualité du lait de la SNGTV, Membre du groupement vétérinaire EDELVET, Membre créateur de la société AGROVET EXPERTISE, société à vocation de conseils et d’expertise.
Ses pôles d’intérêt sur les ruminants sont l’alimentation, le bâtiment, le bien-être en élevage, la qualité du lait, la maîtrise des pathogènes majeurs en production fromagère le lait cru, la reproduction.
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Détecter correctement
les vaches infectées au tarissement :
la clef de la réussite
du traitement sélectif
au tarissement
Thomas Le Page, Jean-Philippe Roy
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L’évolution des réglementations et l’arrivée des obturateurs intra-mammaires ont imposé le traitement sélectif au tarissement comme pratique incontournable. La détection des vaches infectées, donc à traiter avec un antibiotique, peut se faire de différentes façons. Ces techniques peuvent être évaluées selon quatre critères : la simplicité de mise en œuvre, l’impact sur la santé mammaire, l’impact sur la réduction de l’usage des antibiotiques et l’impact financier de la méthode. Au moment de la mise en place du protocole, une réflexion doit être menée avec l’éleveur afin de déterminer les critères les plus déterminants selon lui. Un choix peut alors être fait parmi les différentes méthodes de sélection disponibles.
L’analyse bactériologique reste la méthode de référence mais elle est compliquée et coûteuse à mettre en œuvre.
Le comptage des cellules somatiques est une méthode fiable, simple et abordable à mettre en place. Le California Mastitis Test est une technique relativement fiable mais représente une subjectivité assez marquée.
Ces techniques peuvent être combinées ensemble afin d’en améliorer les performances en termes de sélection.
Le CMT et la bactériologie permettent aussi un traitement sélectif au quartier, une telle pratique permet une réduction encore plus marquée de l’usage des antibiotiques. Un suivi de la santé mammaire et de la mise en œuvre des techniques permet de s’assurer de la réussite du protocole de sélection des animaux à traiter.
Disciplines : Bactériologie, Économie, Communication
Mots-clés : Mammite, infection intra-mammaire, traitement sélectif au tarissement, bactériologie, comptages cellules somatiques, California Mastitis Test, vaches, Bovins
Importance of anti-inflammatory drugs in the treatment of clinical mastitis in dairy cows
Changing regulations and new treatments have made selective dry cow therapy an essential practice. Detection of infected cows - and therefore those to be treated with an antibiotic - can be done in different ways. These techniques can be evaluated according to four criteria: ease of implementation, impact on udder health, impact on reducing antibiotic use and the financial impact of the method. When setting up the protocol, a discussion should be held with the farmer to determine which criteria are most important to him. A choice can then be made among the different selection methods available.
Bacteriology remains the reference method but is complicated and expensive to implement. Somatic cell count is a reliable, simple, and affordable method to implement.
The California Mastitis Test is a relatively reliable technique but is quite technical. These techniques can be combined to improve selection performance. CMT and bacteriology also allow for selective treatment at quarter level and such a practice can further reduce the use of antibiotics. Monitoring of mammary health and implementation of the techniques ensure that the selection protocol for animals to be treated is successful.
Disciplines: Bacteriology, Economics, Communication
Keywords: Cattle, mastitis, intramammary infection, selective dry cow therapy, bacteriology, somatic cell count, California Mastitis Test
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Les traitements ciblés
au tarissement
nécessité médicale,
impératif réglementaire
et opportunité pour les vétérinaires ?
Dominique Bergonier
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Cet article précise les arguments sur lesquels se fonde la transition depuis les réflexes historiques d’antibiothérapie systématique vers les stratégies actuelles de traitement sélectif et différencié.
Il est tout d’abord nécessaire de limiter au maximum les dangers et les risques associés à l’antibiothérapie hors lactation.
Le traitement ciblé permet de limiter son impact sur l’antibiorésistance et les microbiotes. Les traitements réalisés chez la vache sont associés, chez les veaux, à une majoration de l’antibiorésistance et à une modification de composition des populations commensales. Le second risque est la présence d’antibiotiques dans le lait. Il est nécessaire d’ajuster la durée d’action des spécialités intramammaires aux durées de période sèche. Enfin, la nécessité de préserver l’image des produits laitiers reste importante.
Face à ces contraintes, plusieurs perspectives rassurantes existent en faveur de l’adhésion aux traitements ciblés. L’efficacité préventive des obturateurs internes est désormais bien établie. Le bilan technico-économique des stratégies sélectives avec obturateurs est positif.
Il est possible de valoriser les compétences vétérinaires au travers d’un conseil global au tarissement, intégrant à la fois une utilisation raisonnée de l’antibiothérapie ciblée et la prise en compte des facteurs de risque propres aux différents types d’élevages. Le nouveau règlement UE 2019/6 (2022) donne un cadre général à l’interdiction d’utilisation préventive des antibiotiques à l’échelon des troupeaux.
Disciplines : Infectiologie, thérapeutique, épidémiologie, zootechnie, maladies infectieuses, thérapeutique, économie
Mots-clés : Traitement, Tarissement, Antibiotiques, Intramammaires, Antibiorésistance, bovins
Selective dry-off treatments: medical need, regulatory imperative… and opportunity fot veterinaries
This paper explains the rationale behind the transition from the historical reflexes of systematic antibiotic therapy to current selective and differentiated treatment strategies.
First of all, it is necessary to minimize the dangers and risks associated with antibiotic therapy. Targeted treatment reduces its impact on antibiotic resistance and microbiotes. Treatments in cows are associated in calves with increased antibiotic resistance and a change in the composition of commensal populations. The second risk is the presence of antibiotics in milk. It is necessary to adjust the duration of action of intra-mammary medicinal products to the duration of the dry period. Finally, the need to preserve the image of dairy products remains important.
Faced with these constraints, there are several reassuring prospects for adherence to targeted treatments. The preventive effectiveness of internal sealants is now well established. The technical and economic balance of selective strategies with sealants is positive. It is possible to enhance veterinary skills through comprehensive advice on dry off, incorporating both a rational use of targeted antibiotic therapy and the consideration of risk factors specific to the different types of livestock. The new EU Regulation 2019/6 (2022) provides a general framework for the prohibition of the preventive use of antibiotics at herd level.
Keywords: Treatment, dry off, antibiotics, intramemmary, antibioresistance, bovine
Plan de l'article
AVOIDING HAZARDS AND RISKS ASSOCIATED TO DRY OFF ANTIBIOTHERAPY
BENEFIT FROM EXPERIENCES ACQUIRED ABROAD AND OPPORTUNITIES
RESPECT AN INCREASINGLY BINDING FRENCH AND EUROPEAN REGULATION
Dominique Bergonier, DMV, PhD, diplômé des Collèges européens de Reproduction animale (ECAR) et de Gestion de la santé des petits ruminants (ECSRHM).
Dominique Bergonier est enseignant-chercheur en Pathologie de la reproduction à l’ENVT.
Il est membre de l’UMR INRAe-ENVT 1225 ("Interactions hôtes-agents pathogènes") et de l’Unité mixte technologique IDELE-INRAe-ENVT "Pilotage de la santé des ruminants".
Dominique Bergonier, DVM, PhD, diplomate of the European Colleges of Animal Reproduction (ECAR) and Small Ruminant Health Management (ECSRHM).
Dominique Bergonier is a teacher-researcher in Theriogenology at the ENVT. He is a member of the MRU INRAe-ENVT 1225 (“Host-Pathogen Interactions”) and the IDELE-INRAe-ENVT Joint Technology Unit “Ruminant Health Management”.
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| | 12 | 2e Partie
Particularités de la maîtrise
des infections mammaires
en élevages à traite robotisée
Ellen Schmitt - van de Leemput
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Disciplines : Zootechnie, Nutrition, qualité du lait
Mots-clés : Mammite, Comptage cellulaire, Alimentation, Traite robotisée, tarissement, lactation, vache laitière
Specific insight in the control mammary gland infections at a AMS farm
Milk quality in a dairy farm is defined by the number of intramammary infections and the cell counts of the milk per cow and in the bulk tank milk. It has been demonstrated that the milking process and the milking equipment have an important influence on the milk quality. Milking with AMS equipment differs from milking in the traditional milking parlour in several regards.
Firstly, the equipment: Four individual teat cups to milk one cow versus one milk cluster that integrates the four teat cups. Also, in a AMS system, one set of equipment is available per 65 cows, compared to one per 6 or 7 cows in a traditional milking parlour. Furthermore, also the pre- and postdipping procedures are automised. Finally, most importantly, in an AMS milking system, the cows decided themselves whether they are going to be milked or not: their health and mobility is essential for AMS milking to be a success.
AMS milking demands a different management from the farmer and the veterinarian. This article describes how to rapidly analyse an herd using AMS and the measures to apply to improve milk quality
Disciplines : Milk production, robot milking, milk quality, Nutrition
Key words : Mastitis, Cell count, Nutrition, AMS, Dry off, Lactation, Dairy cow
Plan de l'article
THE OBJECTIFS OF MILK QUALITY IN AN AMS SYSTEM
HOW TO ADDRESS MILK QUALITY PROBLEMS IN AMS FARMS
The infections during the dry period
The infections during lactation
THE CLEANLINESS OF THE ANIMALS
THE SETTINGS OF THE ROBOT
THE FREQUENTATION OF THE ROBOT
THE ACCESSIBILITY OF THE ROBOT
NUTRITION
HEALTH AND MOBILITY OF THE COWS
BARN DESIGN
CONCLUSION
Ellen Schmitt, DVM, PhD, Dipl ECBHM & ECAR
Ellen Schmitt est vétérinaire praticien à Vetformance, Villaines la Juhel, France
1994 : Diplômée de l’École vétérinaire de Utrecht, Pays Bas 1998 : PhD, École vétérinaire de Utrecht, Pays Bas 1994 - 1998 : Vétérinaire et chercheur au Département d’obstétrique & gynécologie, École vétérinaire Utrecht, Pays Bas 1998 - 2000 : Clinical trial manager, Johnson & Johnson, Beerse, Belgium 2001 - aujourd’hui : Vétérinaire praticien et associé à Vetformance, Villaines la Juhel, France
Ellen Schmitt, DVM, PhD, Dipl ECBHM & ECAR
Ellen Schmitt is a associate and veterinarian at Vetformance, Villaines la Juhel, France
1994 : DVM Utrecht University, The Netherlands 1998 : PhD Utrecht University, The Netherlands 1994 - 1998 : Veterinarian and researcher at Department of Obstetrics and Gynaecology of farm animals, University of Utrecht, The Netherlands 1998 - 2000 : Clinical trial manager, Johnson & Johnson, Beerse, Belgium 2001 - Today : Associate and veterinarian at Vetformance, Villaines la Juhel, France
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Comment aborder
un cas de mammite contagieuse
en élevage robotisé
Olivier Crenn
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La robotisation des élevages laitiers est en plein essor. La traite robotisée laisse moins de place aux interventions de l’éleveur. Les mammites, principales maladies des vaches laitières, ne s’abordent pas tout à fait de la même manière qu’en traite conventionnelle. Cependant, la santé mammaire est rarement un critère étudié lors du passage en robot.
La machine, peu importe la marque, apporte bon nombre d’informations sur les animaux (production laitière, alimentation, santé mammaire, reproduction, …). En effet, il existe des paramètres permettant d’aider à la détection des mammites. Comme en traite classique, lors d’un épisode de mammites, il est important de déterminer la nature de l’infection.
Lors d’un épisode de mammites contagieuses, une attention particulière doit être accordée à la machine. Le nettoyage des trayons diffère en fonction de la marque du robot. Il est réalisé soit par des brosses soit par un gobelet laveur.
La transmission des germes peut débuter lors de cette étape. La désinfection des manchons est également capitale. Il est nécessaire de vérifier son efficacité. Le vétérinaire praticien joue un rôle primordial dans la résolution de ce type d’épisode de mammites contagieuses. L’observation et la compréhension du fonctionnement de la traite robotisée sont essentielles.
Disciplines : Zootechnie, économie, maladies infectieuses
Mots-clés : robotisation, élevage, mammites, détection, nettoyage, trayons, germes, traite, vaches
Olivier Crenn, Docteur en médecine vétérinaire praticien (diplômé de Liège, 2007).
Praticien à Cossé le Vivien en Mayenne Membre de la commission vaches laitières SNGTV
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Logement et mammites :
approche pratique
Didier Raboisson, Florian Karl, Rodolphe Robcis
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Lors de dégradation de la qualité du lait en élevage, deux critères simples peuvent être retenus pour définir si le logement représente un facteur de risque : le modèle épidémiologique dominant et le niveau d’hygiène dans le logement et à la traite. Lors de mammites de type environnemental, tout ce qui contribue à exposer le sphincter de trayon aux bactéries est à limiter. Le rôle de la litière est donc primordial.
Quelques études expérimentales récentes représentent des facteurs de risque des mammites. En effet, ils confirment que les comptages bactériologiques des litières sont toujours associés à la dégradation d’au moins un critère de qualité du lait (cellules, germes, spores butyriques, etc.), quel que soit l’agent pathogène à l’origine de la mammite.
Lors de mammites, cliniques ou subcliniques, s’intéresser à l’usage fonctionnel du bâtiment, c’est-à-dire sur l’interaction animal-logement, permet d’identifier facilement si des modifications de pratiques sont nécessaires. Comme pour l’alimentation de la vache laitière, il reste primordial de s’intéresser à la situation des vaches taries et à leur condition de logement lors de mammites dans un élevage.
Disciplines : Zootechnie, économie, maladies infectieuses
Mots-clés : qualité, lait, élevage, mammites, cliniques, subcliniques, vaches taries, logement, vaches
Didier Raboisson est maître de conférences à l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT)
2004 : Diplômé de l’ENVT 2003-2004 : Assistant en clientèle Charolaise (Dr André Meyus, Montmarault, 03) 2004 : Docteur Vétérinaire 2004-2005 : Internat en Clinique des Ruminants (Pathologie des Ruminants, ENVT) 2005-2011 : Résident en Gestion de la Santé des Bovins (Pathologie des Ruminants, ENVT) 2007 : Master Ruralité et dynamiques territoriales à l’Institut National Polytechnique de Toulouse 2008-2011 : Doctorant d’Université à l’Institut National Polytechnique de Toulouse 2011 : Doctorat d’Université à l’Institut National Polytechnique de Toulouse 2011 : Spécialiste Européen en Gestion de la Santé des bovins (European College of Bovine Health Management Diplomate)
Florian Karl est assistant hospitalier en Pathologie des ruminants à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse (INP-ENVT) et praticien libéral au cabinet vétérinaire Blancard dans l’Aveyron (12400 Saint-Afrique).
2019 : Diplômé de l’École vétérinaire de Nantes (Oniris) 2020 : Doctorat vétérinaire, Faculté de Médecine de Nantes
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| | 15 | 2e Partie
Cas pratique
d’infections mammaires
chez les génisses :
exemple d’un suivi informatisé
Sofie Piepers
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Les infections mammaires chez les génisses gestantes et celles qui viennent de vêler sont beaucoup plus fréquentes qu'on ne le pensait auparavant.
Les staphylocoques à coagulase négative sont la cause la plus fréquente de ces infections mammaires, mais Staphylococcus aureus et les bactéries environnementales telles que Streptococcus uberis peuvent également être impliquées. Plusieurs facteurs associés à l'apparition de la mammite subclinique et clinique des génisses ont été identifiées au niveau de l’exploitation, et peuvent également être mises en œuvre dans la pratique pour améliorer la qualité de la santé du pis des génisses fraîchement vêlées.
Par exemple, un environnement sec, propre et bien ventilé pour les génisses, l'application d'une lutte efficace contre les mouches et la supplémentation en minéraux et vitamines avant le vêlage sont d’une importance capitale pour atteindre une santé optimale de la mamelle des génisses en début de lactation.
Cet article s'appuie sur un exemple pratique axé sur la mammite des génisses pour démontrer pourquoi il est important de visualiser de manière proactive la gestion de la santé mammaire dans chaque exploitation laitière.
Disciplines : Santé mammaire, épidémiologie, économie
Mots-clés : Mammites, Génisses, Gestion, Santé, Cellules somatiques, staphylocoques, subclinique, qualité, clinique, génisses
Case study heifer mastitis – an example showing the benefits of a computerized monitoring
Intramammary infections in pregnant heifers and those that have freshly calved are much more common than previously thought.
Coagulase-negative staphylococci are the most common cause of these intramammary infections, but Staphylococcus aureus and environmental bacteria such as Streptococcus uberis may also involved. Several factors associated with the development of subclinical and clinical mastitis in fresh heifers have been identified at farm level and can also be implemented in practice in order to improve the udder health and milk quality in fresh heifers.
For example, a dry, clean and well ventilated environment for heifers, application of effective fly control and mineral and vitamin supplementation before calving are of paramount importance to achieve optimal udder health in heifers in early lactation.
This article uses a practical example focusing on heifer mastitis to demonstrate why it is important to proactively make the mastitis management visible on every dairy farm, and discusses the most important heifer management practices to reduce mastitis in fresh heifers.
Disciplines : Udder health, epidemiology, data analysis
Keywords: Mastitis, Heifers, Management, Udder health, staphylococci, Somatic cell count, quality
Sofie Piepers, DVM, PhD.
Sofie Piepers est professeur en santé mammaire dans l’unité M-team de la Faculté Médecin Vétérinaire de l’Université de Gand en Belgique. Depuis fin 2015, en tant que directrice, elle est également responsable des tenants et aboutissants de MEX™, une spin-off de la Faculté de médecine vétérinaire, spécialisée dans le développement de formations interactives et d'outils pour les vétérinaires bovins dans le but de faciliter la gestion des mammites dans les exploitations laitières.
2005 : Diplômée de la Faculté Médecin Vétérinaire de l’Université de Gand en Belgique. 2010 : Doctorat vétérinaire, Université de Gand en Belgique. 2010 - 2015 : Chercheuse Post-doctorant dans l’unité M-team à la Faculté Médecin Vétérinaire de Gand. Depuis 2015 : Directrice de MEX™, spin-off de la Faculté Médecin Vétérinaire de l’Université de Gand. Depuis 2019 : Professeur en santé mammaire dans l’unité M-team
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| | 16 | 3e Partie
Mammites ovines et caprines :
particularités étiologiques
et épidémiologiques
Dominique Bergonier, Renée de Crémoux
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Les infections mammaires des ovins et des caprins sont majoritairement dues à des bactéries à Gram+ (staphylocoques surtout), mais également à des mycoplasmes et aux Lentivirus. Il s’agit surtout de mammites associées à la traite ou, chez les ovins, à la tétée.
La traduction clinique des infections mammaires est moins fréquente que chez la vache, mais la prévalence des mammites subcliniques est souvent élevée (voire en augmentation chez les caprins).
Les cas cliniques surviennent surtout lors du premier tiers de lactation alors que les mammites subcliniques peuvent affecter de nouveaux animaux jusqu’à la fin de la lactation (en fonction des facteurs de risque).
Disciplines : Maladies infectieuses, épidémiologie, économie
Mots-clés : Mammites, infections, clinique, subclinique, mycoplasmes, Lentivirus, ovins, caprins.
Ovine and caprine mastitis: current state and outlook
Intramammary infections in sheep and goats are mainly due to Gram+ bacteria (especially staphylococci), but also to Mycoplasma and Lentivirus. These are mainly mastitis associated with milking or suckling (sheep).
Clinical expression is less common than in cows, but the prevalence of subclinical mastitis is often high (and even increasing in goats).
Disciplines: Infectious disease, epidemiology, economics
Keywords: Mastitis, Somatic cell counts, Staphylococci, Milking, Control
Plan de l'article
AETIOLOGICAL BASES
EPIDEMIOLOGICAL PECULIARITIES
CURRENT DIAGNOSIS TECHNIQUES
PREVENTIVES MEASURES
ANTIBIOTIC TREATMENT SHEEP AND GOATS
VACCINATION
Dominique Bergonier, DMV, PhD, diplômé des Collèges européens de Reproduction animale (ECAR) et de Gestion de la santé des petits ruminants (ECSRHM).
Dominique Bergonier est enseignant-chercheur en Pathologie de la reproduction à l’ENVT.
Il est membre de l’UMR INRAe-ENVT 1225 ("Interactions hôtes-agents pathogènes") et de l’Unité mixte technologique IDELE-INRAe-ENVT "Pilotage de la santé des ruminants".
Dominique Bergonier, DVM, PhD, diplomate of the European Colleges of Animal Reproduction (ECAR) and Small Ruminant Health Management (ECSRHM).
Dominique Bergonier is a teacher-researcher in Theriogenology at the ENVT. He is a member of the MRU INRAe-ENVT 1225 (“Host-Pathogen Interactions”) and the IDELE-INRAe-ENVT Joint Technology Unit “Ruminant Health Management”.
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| | 17 | 3e Partie
Mammites ovines et caprines :
état actuel et perspectives
Dominique Bergonier, Renée de Crémoux
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Le diagnostic des infections mammaires des ovins et caprins repose tout d’abord sur les comptages cellulaires. Ceux-ci présentent des particularités chez la chèvre (nombreux facteurs de variation, seuils majorés) ; une amélioration des performances de dépistage pourra probablement être apportée par les comptages cellulaires différenciés. L’évaluation des facteurs de risque représente une étape importante pour la proposition de plans de maîtrise adaptés et efficaces.
Les mesures préventives comprennent fréquemment des recommandations relatives à la machine à traire et à la technique de traite. Les autres domaines importants sont l’alimentation, le logement, la conduite d’élevage, la détection et l’élimination des infections mammaires. Les critères de choix des lactations longues devraient mieux inclure la santé mammaire afin d’éviter de maintenir en lactation des chèvres infectées.
L’antibiothérapie au tarissement revêt, avec la réforme dirigée (infections chroniques), un rôle important et doit être ciblée sur les mamelles infectées. La vaccination anti-staphylococcique est possible si elle est mise en œuvre en complément des mesures préventives et curatives conventionnelles.
Disciplines : Maladies infectieuses, épidémiologie, diagnostic
Mots-clés : Mammites, infections, clinique, subclinique, comptages, prévention, alimentation, logement, ovins, caprins.
Diagnosis is based primarily on somatic cell counts. These have particularities in goats (many factors of variation, higher thresholds); a better screening performance may probably be brought about by differential cell counts. Risk factor assessment is an important step towards developing appropriate and effective control plans.
Preventive measures frequently include recommendations on the milking machine and milking technique. Other important areas include feeding, housing, livestock management, detection and elimination of mammary infections. Criteria for choosing long lactations should include udder health in order to avoid keeping infected goats lactating.
Antibiotic therapy at dry off plays an important role, along with directed reform (chronic infections) and should be targeted at infected glands. Staphylococcal vaccination is possible if it is used in addition to conventional preventive and curative measures.
Disciplines: Infectious disease, epidemiology, Diagnosis
Keywords: Mastitis, Somatic cell counts, Preventive measures, livestock management, detection
Dominique Bergonier, DMV, PhD, diplômé des Collèges européens de Reproduction animale (ECAR) et de Gestion de la santé des petits ruminants (ECSRHM).
Dominique Bergonier est enseignant-chercheur en Pathologie de la reproduction à l’ENVT.
Il est membre de l’UMR INRAe-ENVT 1225 ("Interactions hôtes-agents pathogènes") et de l’Unité mixte technologique IDELE-INRAe-ENVT "Pilotage de la santé des ruminants".
Dominique Bergonier, DVM, PhD, diplomate of the European Colleges of Animal Reproduction (ECAR) and Small Ruminant Health Management (ECSRHM).
Dominique Bergonier is a teacher-researcher in Theriogenology at the ENVT. He is a member of the MRU INRAe-ENVT 1225 (“Host-Pathogen Interactions”) and the IDELE-INRAe-ENVT Joint Technology Unit “Ruminant Health Management”.
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| Sauter Hors-série, 2022Sauter sommaire
Éditorial - Merci pour votre confiance et votre fidélité Maryvonne Barbaray
Merci à tous
Éditorial Olivier Salat
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1re partie
- Analyse bactériologique et infection mammaire chez les bovins : techniques d’analyses disponibles Guillaume Lequeux
- Comment interpréter les résultats des analyses bactériologiques Guillaume Lequeux
- Infections mammaires : une immunité protectrice ? Pascal Rainard
- Les vaccins contre les infections mammaires : synthèse de résultats sur le terrain Guillaume Belbis, Vincent Plassard
- Pharmacologie de quelques antibiotiques d’importance dans le traitement des mammites des bovins et applications pratiques Olivier Salat, Aude Ferran
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2è partie - L’économie de la qualité du lait : coûts et stratégies Didier Raboisson, Ahmed Ferchiou, Rodolphe Robcis, Guillame Lhermie
- L’identification préalable à tout traitement de mammite : pourquoi, comment et pour quels résultats ? Olivier Salat, Guillaume Lemaire, Florent Perrot
- Apport des tests rapides dans la maîtrise des infections mammaires : exemple du Petrifilm dans des élevages au Québec Jean-Philippe Roy
- Place des antiinflammatoires dans le traitement des mammites cliniques chez la vache laitière Philippe Pottié
- Détecter correctement les vaches infectées au tarissement : la clef de la réussite du traitement sélectif au tarissement Thomas Le Page, Jean-Philippe Roy
- Les traitements ciblés au tarissement : nécessité médicale, impératif reglementaire, et opportunité pour les vétérinaires Dominique Bergonier
- Particularités de la maîtrise des infections mammaires en élevages à traite robotisée Ellen Schmitt - van de Leemput
- Comment aborder un cas de mammite contagieuse en élevage robotisé Olivier Crenn
- Logement et mammites : approche pratique Didier Raboisson, Florian Karl, Rodolphe Robcis
- Cas pratique d’infections mammaires chez les génisses : exemple d’un suivi informatisé Sofie Piepers
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3è partie
- Mammites ovines et caprines : particularités étiologiques et épidémiologiques Dominique Bergonier, Renée de Crémoux
- Maîtrise des mammites ovines et caprines : état actuel et perspectives Dominique Bergonier, Renée de Crémoux
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