| Un portail de recherches francophone sur le "Web" donne huit cents réponses aux mots clés "cheval - diarrhée", un autre mille quatre cents réponses. Parasitisme, Clostridium difficile, liste de plantes végétales toxiques, conseils thérapeutiques, gestion des pâtures, salmonellose, phytothérapie, homéopathie, ferments lactiques, et autres sujets s’affichent à l’écran.
Internet, relayé par d’autres médias, apporte une profusion de données où chacun puise un savoir plus ou moins validé. Il est souvent délicat pour le néophyte de faire la part entre l’aspect positif de ces informations, qui peuvent favoriser les échanges avec le praticien traitant et le déraisonnable, l’inapplicable pouvant mener à des erreurs d’automédication ou altérer les relations de confiance avec le vétérinaire. Face à cet engouement pour la presse de vulgarisation vétérinaire, nous devons approfondir sans cesse notre savoir, mais aussi et surtout développer notre sens de la communication. Sur les sites anglophones de recherches bibliographiques scientifiques (www.ivis.org et www.pubmed.gov), la même recherche représente respectivement 135 et 541 références montrant l’intérêt récurrent porté à ce thème dans la presse et les congrès vétérinaires.
Endotoxémie et entérotoxémie sont les principales entités cliniques citées en raison de leur complexité, de leur gestion clinique et thérapeutique délicates. Les causes de diarrhée chez les équidés adultes sont diverses et variées et il est souvent délicat, en dépit du développement de moyens d’investigations performants, d’en déterminer l’origine. Pourtant, l’identification de l’agent causal s’avère indispensable non seulement pour instaurer un traitement étiologique mais aussi pour prévenir les complications, les récidives et la contagion.
Chaque type de diarrhée doit faire intervenir un plan thérapeutique adapté et modulable dans le temps. En plus de l’élimination de l’agent causal, ce plan vise à réhydrater, à favoriser la cicatrisation intestinale et à rééquilibrer la flore digestive. C’est une situation d’urgence où la rapidité d’intervention et la maîtrise des gestes de base sont primordiales. Si l’antibiothérapie s’avère nécessaire lors de certains processus infectieux, leurs effets secondaires doivent être considérés avec précaution. Principale cause de diarrhées iatrogéniques avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens, l’utilisation des antibiotiques au quotidien doit respecter les règles de bonnes pratiques sous peine d’implication juridique du prescripteur.
Comme nombre d’autres entités cliniques, le syndrome diarrhéique, représente une constante remise en question du praticien. Il n’y a pas plus enrichissant qu’un achoppement induisant une autre interrogation comme me l’a toujours suggéré mon maître à penser. Avoir des connaissances est bien évidemment primordial, mais le sens de l’observation et l’interprétation des données cliniques ou analytiques recueillies avec pertinence et sagacité le sont tout autant. Plutôt que de nous réfugier derrière nos connaissances, il nous faut regarder et non voir, écouter et non entendre.
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