Avec la mise en place du plan Écoantibio 2017 et de la Loi d’Avenir Agricole, le “leitmotiv” de la profession vétérinaire, toute filière confondue, est de répondre à l’un des grands enjeux de santé publique actuel par un usage “raisonné et raisonnable” des antibiotiques afin de limiter les phénomènes d’antibiorésistance chez l’animal et chez l’homme.
Les vétérinaires sont à ce jour très fortement sensibilisés à cette notion de sélection de bactéries résistantes, voire multi résistantes, par l’usage d’antibiotiques et de transmission “sans frontières” de cette résistance. Même si en filière équine, il s’agit le plus souvent d’une médecine individuelle, cette filière n’en est pas moins concernée.
L’absence d’antibiotiques nouveaux tant en médecine humaine que vétérinaire impose une pratique de l’antibiothérapie la plus “sage”, avec une contrainte supplémentaire pour l’espèce équine liée à la disponibilité d’un nombre restreint d’antibiotiques autorisés chez cette espèce.
C’est au travers d’un article très complet concernant la prise en charge d’une grande dominante pathologique chez le cheval, qu’Isabelle Desjardins expose certains points cruciaux dans l’antibiothérapie des affections respiratoires ; l’accent est notamment mis sur l’expertise clinique indispensable du vétérinaire et sur l’importance du diagnostic bactériologique avant d’envisager le recours à une molécule antibactérienne car “toutes les infections respiratoires (…) ne requièrent pas d’antibiothérapie”. Les objectifs de l’article sont clairs et répondent aux recommandations actuelles en matière de choix raisonné des antibiotiques sur la base de critères pharmacologiques, pharmacocinétiques, toxicologiques et réglementaires.
Si s’affranchir de l’origine bactérienne est indispensable avant de mettre en place une antibiothérapie, qu’en est-il du recours aux antibiotiques en péri-opératoire en vue de prévenir le risque d’infection post-opératoire et du site chirurgical ? La prophylaxie antibiotique fait partie des mesures principales à encadrer selon les nouvelles recommandations. Ainsi, Élodie Lallemand souligne dans son article les conditions de l’utilisation des antibiotiques en chirurgie équine (circonstances, choix de la molécule) en exploitant les pratiques de la médecine humaine. Il est par ailleurs rappelé l’indispensable nécessité d’une antisepsie rigoureuse, précisant à juste titre que “l’antibiotique ne peut et ne doit pas compenser une mauvaise technique”.
Une autre des grandes dominantes infectieuses chez les équidés concerne les infections synoviales. Les modalités d’utilisation des antibiotiques dans ce contexte sont
spécifiques. Juan Muñoz détaille plus particulièrement les modalités de l’antibiothérapie locorégionale dont un des objectifs est l’obtention de concentrations élevées en antibiotiques. Le recours à l’antibiothérapie générale reste assez fréquent malgré une efficacité relative, compte tenu des contraintes pharmacocinétiques liées à la localisation de
l’infection et aux capacités de diffusions limitées des antibiotiques utilisés.
des informations claires et actuelles sur l’utilisation des antibiotiques chez les équidés. C’est un grand plaisir qu’il m’a été donné d’écrire cet éditorial et c’est avec, je l’espère, autant d’enthousiasme que je vous souhaite une très bonne lecture !

Vous trouverez donc dans ce dossier spécial “Antibiothérapie” du NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire équine des informations claires et actuelles sur l’utilisation des antibiotiques chez les équidés. C’est un grand plaisir qu’il m’a été donné d’écrire cet éditorial et c’est avec, je l’espère, autant d’enthousiasme que je vous souhaite une très bonne lecture ! ❒