6 | DOSSIER : LES AFFECTIONS SINUSALES chez les équidés
résumé et plan de l'article
|
|
Conduite à tenir
face à une sinusite infectieuse
secondaire aux affections dentaires
chez le cheval
Denis Verwilghen, Tine Mangart, Lieven Vlaminck
|
|
Le diagnostic précis ainsi que le traitement des sinusites secondaires chez le cheval sont souvent un défi particulièrement quand une dent est impliquée. La sinusite d’origine dentaire se classe comme première entité dans le diagnostic différentiel des sinusites secondaires. Les affections dentaires menant vers la sinusite secondaire sont diverses mais le plus fréquemment des fractures dentaires, des diastèmes et des caries pulpaires ou infundibulaires sont à l’origine de l’infection sinusale. La clé dans la résolution d’une sinusite secondaire d’origine dentaire (SSD) est d’abord d’en trouver la cause ! Pour ce faire, une approche systématique et souvent répété dans le temps est nécessaire. Un examen complet et minutieux de la bouche, incluant une palpation et inspection visuelle à l’aide d’un miroir dentaire ou d’un endoscope buccal forme la base minimale lors de l’investigation orale. Un traitement antibiotique, sans examen approfondi préalable, n’est pas une approche justifiable. Des techniques radiographiques specifiques permettent de définir au mieux, sans superposition des racines dentaires ou de la couronne fonctionnelle les affections dentaires.
Dans le traitement des sinusites, il est conseillé de préserver au plus longtemps la dent suspecte. Seulement dans les cas ou une dent est identifiée par certitude comme étant la cause de l’infection, celle ci est extraite. La méthode de choix est une extraction sur cheval debout par voie orale. Cette méthode se traduit par un faible taux de complications comparée aux techniques d’explusion. Dans les cas persistant, l’investigation du sinus et le retrait d’éventuel pus induré (particulièrement dans le sinus conchal ventral) ou des séquestres osseux résiduels sont recommandés. Un diagnostic précis est la clé d’un succès thérapeutique. Les avancées diagnostiques récentes ont permis de faire avancer les pronostics qui actuellement varient aux allentours des 82 p. cent de réussite. En cas de traitement agressif sans diagnostic précis, les complications sont en revanche nombreuses. Les cas de SSD ne sont pas des urgences auquel il faut adresser un traitement drastique immédiat. Chercher la guidance de spécialiste en imagerie et chirurgie afin de guider les succès thérapeutique des cas de SSD n’est pas un luxe et contribuera aux avancées faites dans la dernière décennie en ce qui concerne le pronostic des pathologies sinusales.
Mots clés :
Chirurgie, dentisterie, imagerie, cheval, sinusite, pathologie dentaire, dent, extraction
En complément de cet article, deux fiches sont disponibles dans l'espace abonnés : - la technique de trépanation du sinus maxillaire et du sinus frontal ; - la sinusotomie Je m'abonne pour y avoir accès.
PLAN DE L'ARTICLEINTRODUCTIONEncadré 1 - L’anatomie des sinus chez le cheval et leur évolution avec l’âge Encadré 2 - L’évolution anatomique du sinus équin avec l’âgeFigure 1 - Les sinus paranasaux chez le chevalFigure 2 - La communication entre les sinus Figure 3 - Les variations anatomiques des dents avec l’âgeAPPROCHE DIAGNOSTIQUETableau 1 - Les classifications des sinusites La sinusite primaireLa sinusite secondaire dentaire
Symptomatologie Tableau 2 - Résumé de la symptomatologie de la sinusite secondaire dentaire comparée à la sinusite primaire aiguë
Les examens cliniques et paracliniques
L’examen général, l’inspection, la percussion des sinus
L’examen oral systématique
L’examen radiographique Figure 4 - Schéma pour la prise d’un cliché radiologique L’endoscopie nasaleLa sinoscopie La tomodensitométrie LES TRAITEMENTSLa dent, l’intégralité de la dent et rien que la dent ! Figure 5 - Direction d’implantation des dents pour l’extractionUne sinusotomieLes autres techniques de traitement PRONOSTIC ET CONCLUSION
10 photos illustrent cet article
Denis Verwilghen
Denis Verwilghen est Diplomate de l’European College of Veterinary Surgery (ECVS), et professeur en chirurgie des grands animaux au département de médecine et chirurgie vétérinaire de l’université de Copenhague, au Danemark.
2003 : Il est diplômé vétérinaire de l’université de Gent en Belgique.
Après un court passage en pratique équine ambulatoire, il s’engage dans une résidence, suivie d’un doctorat en sciences vétérinaires à la faculté vétérinaire de Liège.
Avant de rejoindre son équipe actuelle au Danemark, il est responsable du département chirurgical équin à l’université de Uppsala en Suède, puis consultant en chirurgie équine pour L’université de Nottingham en Angleterre.
Denis a un intérêt particulier pour la dentisterie équine ainsi que pour la biosécurité, les principes chirurgicaux fondamentaux et les procédures peu invasives.
|
|