La connaissance des procédures de nursing et les manœuvres de réanimation du veau nouveau-né hypoxique permettent de limiter la morbidité/mortalité néonatale en élevage. En effet, à la naissance, le veau est confronté à une hypoxie, une acidose métabolique, une perte en chaleur et un besoin en glucose.

Suite à une mise-bas dystocique, et après un examen clinique rapide du veau (positionnement du veau, état de vigilance, fonction cardio-respiratoire, …), l’auteur recommande de dégager les voies respiratoires supérieures (suspension du veau), et si nécessaire de corriger l’acidose respiratoire et métabolique (perfusion de solutés alcalinisants). L’intubation endo-trachéale pourra être également envisagé.

Le réchauffement par lampe à infrarouge est préconisé afin de limiter la mobilisation des réserves énergétiques du veau.

La prise colostrale a souvent été réduite à un transfert d’immunité passive (transfert d’anticorps). Des travaux récents ont démontré l’intérêt de la composante cellulaire du colostrum sur le jeune veau. Des récepteurs (sialophorine, LFA-1 et sélectine) présents à la surface des leucocytes colostraux favorisent le passage de la lumière intestinale vers le compartiment sanguin du veau.

Des essais ont mis en évidence une capacité stimulatrice des cellules colostrales sur les lymphocytes du veau en induisant leur multiplication. La stimulation des cellules du veau par les allo-antigènes de la mère, présents sur les cellules colostrales, pourrait contribuer à cette lymphoprolifération spontanée.

Cet article suggère que l’ingestion de colostrum frais (conservation de la composante cellulaire) semble idéale pour la protection du veau en permettant le transfert d’une immunité passive rapide et efficace (IgG) et en améliorant la réponse immunitaire spécifique du veau en stimulant ses propres lymphocytes.

Cet article décrit l’intérêt et les limites de l’utilisation des substituts de colostrum.

La quantité d’IgG présente dans une dose est le principal critère de distinction des colostro-remplaceurs (C.R, >100g IgG) ) et colostro-suppléments (C.S, entre 25 et 45 g IgG). Cependant, seul des C.S sont disponibles sur le marché français. Les C.R et les C.S amélioreraient la persistance des anticorps dans le sang du veau.

L’auteur rappelle néanmoins que l’utilité des substituts de colostrum dans la prévention des maladies néonatales n’est pas clairement démontrée. Plus le rapport IgG/Matière sèche totale est grand, plus l’absorption intestinale des IgG est élevée. A travers ce rapport, ce sont les protéines autres que les IgG présentes dans le substitut du colostrum qui influencent l’efficacité apparente d’absorption (compétition avec les anticorps). Enfin, la concentration énergétique ainsi que l’apport d’oligo-éléments des C.R et C.S sont rarement mentionnés bien que utile pour le veau nouveau-né.

Cet article rappelle les éléments physiopathologiques qui justifient le recours aux antibiotiques et indique ceux à privilégier lors d’entérites néonatales.

Contrôler le développement exagéré d’une flore intestinale pathogène (E .coli, Salmonella spp) et prévenir les effets néfastes du syndrome inflammatoire justifient premièrement l’utilisation des antibiotiques. L’incidence de bactériémie en cas de diarrhée est élevée, notamment lors d’absence de prise colostrale et chez le veau de moins de 5 jours.

L’auteur évoque les effets délétères d’une antibiothérapie sur les fonctions intestinales chez le veau sain et d’une faible efficacité des traitements prophylactiques ou de longue durée (> 3-5 jours). Le recours aux examens complémentaires est envisageable en cas de bactériemie (isolement à partir du sang).

L’utilisation d’antibiotiques (amoxicilline, quinolones, etc…) dans le traitement des entérites néonatales doit être raisonnée et accompagnée d’une thérapeutique liquidienne.

La thérapeutique liquidienne et la correction des déséquilibres électrolytique et acidobasique constituent la base du traitement des diarrhées néonatales du veau.

Après un rappel sur les mécanismes de la déshydratation et son évaluation clinique et biochimique chez le veau diarrhéique, cet article fait le point sur les apports de fluides et électrolytes.

La correction de l’acidose est une priorité via l’apport de bicarbonate de sodium (préparation commerciale) ou d’une solution de lactate de Ringer. L’ajout de glucose, de sodium, de chlorure et de potassium ne doit pas être négligé. Différents solutions commerciales permettent de combiner ces apports en respectant un rythme d’environ 50 ml/kg/h.

En pratique, sur des veaux fortement déshydratés, l’administration rapide d’un litre de solution permettra de lutter contre le choc hypovolémique, puis d’administrer le reste sur plusieurs heures.