| DOSSIER :
MAMMITES BOVINES :
de nouvelles connaissances
pour une meilleure maîtrise
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3 | DOSSIER : Les mammites bovines
résumé et plan de l'article | | La diversité génétique
des pathogènes majeurs
de mammites
Pierre Germon, Florence B Gilbert, Pascal Rainard | | Escherichia coli, Staphylococcus aureus et Streptococcus uberis sont les principaux pathogènes majeurs responsables d'infections intramammaires en élevage laitier. Les techniques de biologie moléculaire récentes et le séquençage génomique à haut débit ont permis d’affiner les études de ces bactéries et de montrer la diversité génétique que recouvraient ces noms d’espèce. Un des objectifs des travaux de recherche actuels et à venir est de mettre en évidence un éventuel lien entre le génotype bactérien et la typologie clinique des mammites. Les souches d’Escherichia coli de mammites sont plutôt caractérisées par une absence de facteurs de virulence spécifiques. Des travaux récents ont toutefois mis en évidence des régions génétiques plus fréquentes chez les E. coli isolées de mammites, notamment une région impliquée dans l’acquisition du fer. Les souches de S. aureus isolées d’infections mammaires sont également très variées mais possèdent des propriétés particulières qui permettent de leur attribuer une spécificité d’hôte. Si des différences de potentiel pathogène ou de contagiosité sont avérées, le lien entre un équipement génétique ou un profil phénotypique particulier et un type d’infection précis reste hypothétique.
Quant à l'espèce Str. uberis, elle présente également une certaine diversité génétique et au niveau d'un élevage, de nombreuses souches peuvent être isolées. Les derniers travaux de génotypage de souches isolées de mammites confirment que les modèles épidémiologiques environnemental et mixte, c'est-à-dire à la fois environnemental et contagieux, prédominent. Même si des facteurs de virulence putatifs ont été identifiés dans l’espèce Str. uberis, aucun ne semble individuellement déterminant. Cependant, l'accroissement du nombre de génomes séquencés devrait permettre de mieux apprécier la diversité des souches de Str. uberis, et d'ouvrir de nouveaux champs de recherche pour maîtriser ce pathogène. Ces trois espèces bactériennes se caractérisent par une grande diversité de profils génétiques qui est à l'image de la grande amplitude de sévérité des infections mammaires observée sur le terrain.
Disciplines : Bactériologie, Biologie, Génétique
Mots-clés : Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Streptococcus uberis, mammites, infections mammaires, techniques, biologie moléculaire, séquençage génomique, profil phénotypique, profils génétiques, génotypage, souches, facteurs de virulence, génomes, élevage, bovins.
PLAN DE L'ARTICLE
LA DIVERSITÉ D’ESCHERICHIA COLI
figure 1 : Analyse MLSA de la diversité d’isolats d’E. coli de mammites
LA DIVERSITÉ DES SOUCHES DE STAPHYLOCOCCUS AUREUS ISOLÉES D’INFECTIONS MAMMAIRES
figure 2 : Diversité des isolats de S. aureus de différentes origines
Diversité au niveau phénotype
3. LA DIVERSITÉ DE STREPTOCOCCUS UBERIS
encadré : Les techniques moléculaires de génotypage des souches bactériennes
Virulence des souches et expression clinique de la mammite
CONCLUSION Pierre Germon est ancien élève de l’Ecole Normal Supérieure de Lyon.
1994-1995 : Doctorat en Microbiologie Moléculaire de l’Université Claude Bernard – Lyon1 1999-2000 : Post-doctorat à l’Université Emory – Canada en bactériologie (Streptococcus pyogenes) Depuis 2000 : Chargé de Recherche INRA, Centre Val de Loire.
Florence Gilbert a suivi une formation universitaire en biochimie (Toulouse et Tours).
1994 : Doctorat de l’Université de Tours (thèse réalisée à l’INRA de Nouzilly sur le polyoside capsulaire de Staphylococcus aureus : production, purification et immunogénicité chez la vache) 1994-1996 : Post-doctorat à l’Université de Knoxville, Tennessee, USA (recherches sur Streptococcus uberis) Depuis 1996 : ingénieure de recherche INRA, Centre Val de Loire.
Pascal Rainard, docteur vétérinaire, Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (1976).
1972-1976 : Études à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse 1978 : A rejoint l’INRA en 1978. 1980 : Formation complémentaire en immunologie à l’Institut Pasteur 1994 : Doctorat en Sciences de la Vie (Université François Rabelais de Tours) 1995 : Séjour d’un an dans le laboratoire de Max J. Paape (USDA-ARS, Beltsville, Maryland,). Actuellement : Directeur de Recherche au Centre INRA, Val de Loire.
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