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L'arthrose ou affection dégénérative articulaire est l’affection la plus rencontrée aussi bien chez l’Homme que dans l’espèce animale. Elle aboutit à une dégénérescence articulaire chronique provoquée par un défaut d’aplombs, une instabilité articulaire ou la présence d’une maladie ostéochondrale. Ces anomalies provoque une mauvaise répartition des charges sur les surfaces articulaires et aboutit à un excès de contrainte sur une seule partie de l’articulation, donc à son usure prématurée. Par ailleurs, cette dégénérescence entraîne une inflammation articulaire (synovite) qui, elle-même, aggrave les lésions cartilagineuses : on parle de cercle vicieux de l’arthrose. L’utilisation du cheval pour des activités sportives augmente les contraintes articulaires et précipite la dégénérescence. Pour aggraver la situation, le cartilage articulaire contrairement à d’autres tissus comme l’os par exemple ne se régénère peu ou pas du tout. Lorsqu’il disparaît, il ne peut être remplacé dans les cas les meilleurs que par un fibrocartilage qui n’a pas les mêmes propriétés, en particulier élastiques, que le cartilage sain.
Le défi thérapeutique face à l’arthrose n’est donc pas de la guérir mais plutôt d’enrayer le processus dégénératif. Pour ce faire, dans ces choix thérapeutiques, le praticien doit agir sur plusieurs volets : - supprimer la cause : hormis pour certaines affections ostéochondrales comme l’ostéochondrite disséquante, il est parfois difficile d’agir sur ce point ; - enrayer l’inflammation ; - améliorer les caractéristiques physiques du liquide synovial et du cartilage ; - diminuer les contraintes articulaires (ferrure, sols, adaptation du travail).
Chez le cheval, le défi se situe encore plus haut que pour les autres espèces puisqu’il doit prendre en compte l’activité de compétition de nombre d’entre eux et intégrer les règles en matière de dopage.
Ce Dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vous propose une revue actualisée des différentes possibilités thérapeutiques concernant la maladie dégénérative articulaire. Les traitements par voie générale et articulaires classiques y sont évoqués avec beaucoup de détails et de recul. Les règles à respecter en matière d’hygiène (sols, ferrure) et de travail y sont décrites. Les perspectives aussi bien en thérapie génique que par l’utilisation des sérums autologues sont présentés et commentés.
Même si des progrès indiscutables apparaissent d’année en année, il n’en reste pas moins vrai que cette affection reste difficile à traiter tant chez l’Homme que chez le cheval. Les mesures à prendre face à l’arthrose sont donc essentiellement des mesures de prévention qu’il faut mettre en place le plus tôt possible dans la carrière du cheval sportif. On pense tout d’abord à la correction des défauts d’aplombs chez les poulains, au débourrage et à la mise en exercice qui doit se dérouler le plus calmement possible pour éviter les traumatismes, en particulier pour les races de chevaux qui sont encore en croissance pendant cette période (trotteurs, galopeurs). La carrière des chevaux doit être la plus conservatrice possible tant dans la préservation des aplombs podaux par des règles et un suivi de maréchalerie stricts que dans le choix de la nature des sols sur lesquels ils évoluent.
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