L’arthrose est caractérisée par une dégradation de la matrice cartilagineuse qui constitue la surface articulaire, et dont les principaux mécanismes d’induction sont récapitulés dans cet article.

Le processus est complexe et l’arsenal thérapeutique, encore imparfait. La molécule idéale n’existe pas encore. Néanmoins, les corticostéroïdes offrent des résultats cliniques satisfaisants. L’acide hyaluronique et les glycosaminoglycanes polysulfatées semblent également apporter de bons résultats en terme de chondro-protection.

De plus, il semble que l’acide hyaluronique soit utile dans le traitement des synovites modérées, en favorisant la lubrification des tissus mous. Les corticoïdes ont un effet anti-inflammatoire puissant et analgésique, ainsi qu’une efficacité démontrée sur les synovites. Ils restent les molécules les plus employées, malgré quelques effets délétères, notamment sur le cartilage, qui peuvent cependant être maitrisés aisément.

Un tableau récapitule les doses d’administration recommandées et les délais de détection indicatifs au contrôle anti-dopage des principaux corticoïdes utilisés en pratique.

Lors d’injection intra-articulaire, la complication la plus préoccupante est l’arthrite septique. On l'identifie à l’apparition d’une boiterie grave associée à des signes locaux tels qu’une distension articulaire importante et une hyperthermie.

Le pronostic sportif de l’animal est souvent réservé, même si un traitement adéquat est mis en place rapidement. Ainsi, l’application systématique de règles d’asepsie strictes, avec tonte et désinfection chirurgicale de la région est impérative, de même que l’utilisation de gants stériles et d’un matériel stérile à usage unique.

De plus, une mise au repos du cheval de 2 à 3 jours avec des sorties au pas, suivie d’une reprise progressive du travail est préconisée, quelle que soit la molécule administrée. Ce programme est à moduler en fonction de l’articulation concernée et du type de lésion présente.

L’arthrose se traduit par une dégénérescence biochimique du cartilage, entraînant la libération de fragments cartilagineux et de médiateurs inflammatoires, à l’origine d’une inflammation récurrente et chronique.

Les traitements de l’arthrose sont avant tout palliatifs : ils visent à diminuer la douleur et à prévenir ou traiter les épisodes inflammatoires.

L’analgésie est primordiale. Elle est assurée par l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (A.I.N.S.). La phénylbutazone est l’A.I.N.S. de choix en raison de son faible coût et de sa faible toxicité. Le méloxicam est indiqué lors d’épisodes inflammatoires aigus de l’arthrose, et le védaprofène lors d’épisodes inflammatoires ou de douleurs sévères. L’utilisation de chondro-protecteurs en traitement de fond est controversée, bien que leur administration par voie intra-articulaire semble être la plus efficace. Chez le cheval, ils sont largement utilisés sous forme de suppléments alimentaires, les nutraceutiques. Ces derniers procurent les éléments perdus par le cartilage dégradé ou dégénéré : leur activité est limitée, mais ils peuvent être utilisés en complément des autres thérapeutiques.

L’arthrose est un processus dégénératif naturel lié au vieillissement, qui peut être accéléré par l’activité sportive du cheval.

La gestion du cheval de sport arthrosique permet de prévenir et de ralentir ce processus dégénératif, tout en maintenant son activité sportive. Le vétérinaire a un rôle déterminant dans le suivi sportif, locomoteur et alimentaire du cheval arthrosique. En effet, un suivi régulier du cheval permet de l’aider à surpasser ses douleurs et de mieux le "faire fonctionner".

Les chevaux arthrosiques nécessitent une activité régulière, quotidienne, voire biquotidienne - idéalement- , sur un terrain régulier et plat. La ferrure doit être légère, la plus simple possible, avec un effet roller. Les soins locaux participent également au confort du cheval et au maintien des efforts sportifs répétés : le massage de l’articulation douloureuse permet de l’échauffer, de stimuler la proprioception du cheval et de limiter la douleur. De même, l’utilisation de bandes de repos, de bandes de travail ou de la cryothérapie, peut avoir des effets bénéfiques sur les chevaux arthrosiques. Leurs intérêts sont détaillés dans l’article.

Le traitement des affections articulaires dégénératives vise à supprimer la douleur, à récupérer la fonction et à interrompre la progression de la dégénérescence. Ces dernières années, la recherche fondamentale a permis une meilleure compréhension des phénomènes qui régissent ces affections, et donc le développement de nouvelles thérapies articulaires :
- des thérapies chirurgicales, avec la plastie en mosaïque et l’utilisation de la parathormone, qui permettent désormais la disparition totale des kystes osseux sous-chondraux ;
- l’arthroscopie, qui reste l’examen de choix dans le diagnostic des affections articulaires,
- l’arthrodèse,
- des thérapies médicales.

Ces thérapies émergentes visent non plus à atténuer les symptômes, mais à obtenir une véritable guérison de la dégénérescence articulaire. Les recherches médicales en cours dans le traitement de l’arthrose se concentrent surtout sur les cellules souches, le sérum autologue conditionné, le plasma riche en plaquettes, et la thérapie par ondes de choc, avec de premiers résultats très encourageants.

Ces 3 cas de gonflement en regard de la face dorsale du membre antérieur chez 3 chevaux adultes, illustrent la prise en charge diagnostique et thérapeutique d’une ténosynovite chronique du tendon extenseur dorsal du doigt, induite par la pénétration d’épines végétales dans le tendon ou dans sa gaine synoviale.

Le diagnostic est établi par échographie et ténosynoviocentèse : la ponction du liquide synovial est primordiale pour évaluer une contamination bactérienne éventuelle de la cavité synoviale, et l’échographie permet de localiser avec précision les corps étrangers, conditionnant alors le choix de la stratégie thérapeutique.

Les corps étrangers situés dans la cavité synoviale sont directement accessibles par ténosynovioscopie ; il est donc nécessaire de les retirer, afin de mettre un terme à la réaction inflammatoire. Les signes cliniques frustes observés sur ces cas de ténosynovites semblent être liés à la capacité de distension des gaines synoviales des tendons, capacité que n’ont pas les synoviales articulaires.

L’arthrose touche essentiellement l’âne âgé, de préférence les articulations des membres, puis le cou et les vertèbres dans un 2^e temps.

Le traitement de l’arthrose chez l’âne fait appel, comme chez le cheval, à des anti-inflammatoires. Cependant, des particularités d’usage liées aux spécificités pharmacologiques de ces molécules chez l’âne et le mulet sont à considérer.

Le carprofène, éliminé plus lentement que les autres molécules anti-inflammatoires, constituerait l’A.I.N.S. de choix chez l’âne et le mulet. En revanche, la phénylbutazone et la flunixine méglumine sont éliminées plus rapidement que chez le cheval. Il est donc recommandé d’administrer la phénylbutazone à des doses plus fortes et/ou à des intervalles plus courts, et la flunixine méglumine à des intervalles plus courts, que chez le cheval.

Un tableau récapitule les posologies des principaux A.I.N.S. utilisés chez le cheval, l’âne et le mulet.

Les corticoïdes peuvent aussi être utilisés dans le traitement de l’arthrose : la plupart du temps, ils sont injectés directement dans les articulations.

Les antiseptiques doivent détruire les micro-organismes présents sur les tissus vivants.

Les plus utilisés en médecine équine sont les composés iodés, l’hypochlorite de sodium, le diglucuronate de chlorhexidine, les acides acétique et malique, les alcools et le peroxyde d’hydrogène. La majorité a une bonne activité virucide, bactéricide et fongicide. Ils ont parfois même d’excellents effets sur les bactéries sporulantes et les champignons.

La povidone iodée, couramment utilisée chez le cheval, possède un spectre large, une dilution inférieure à 0.05 p. cent, et une faible toxicité. Un rinçage à l’alcool potentialise son activité antimicrobienne. La chlorhexidine possède elle aussi une activité antibactérienne large. En revanche, l’utilisation simultanée d’alcool peut réduire son efficacité. Elle est largement employée dans la préparation chirurgicale des plaies.

Cet article décrit le spectre d’activité et les propriétés des antiseptiques utilisés chez le cheval, afin de choisir le produit le plus adapté à chaque type de plaie et de l’utiliser au mieux. L’ensemble des données est récapitulé sous forme de tableaux.

La pathologie tumorale des annexes oculaires est extrêmement variée, en raison de leurs nombreux composants histologiques. Cependant, elle se limite aux tumeurs de la conjonctive et aux tumeurs cutanées. Le carcinome épidermoïde est la tumeur la plus fréquente des conjonctives palpébrales et oculaires. Il se rencontre sur la face postérieure des paupières, la membrane nictitante et la caroncule lacrymale. La pathologie des tumeurs cutanées péri-oculaires est dominée par les sarcoïdes, et par les carcinomes épidermoïdes.

Le diagnostic n’est pas évident, il est souvent anatomo-pathologique, et les traitements ne permettent pas toujours d’obtenir une guérison complète. Néanmoins, les progrès considérables de la radiothérapie, de la chimiothérapie, et les améliorations techniques dans la chirurgie reconstructive palpébrale (visant à restaurer la fonction palpébrale de protection du globe oculaire) permettent d’obtenir des résultats spectaculaires.

Cet article présente les données cliniques et épidémiologiques des principales affections néoplasiques chez les équidés, ainsi que leur prise en charge diagnostique et thérapeutique.

L’utilisation de sérum autologue conditionné dans des articulations atteintes d’ostéo-arthrite est désormais bien décrite chez l’Homme et le cheval. Le sérum autologue conditionné doit son efficacité à la présence de certaines cytokines, dont l’Il-1Rα. Sa production est stimulée par l’incubation du sang entier en présence de billes de verre de qualité médicale, imprégnées de sulfate de chrome.

Une étude réalisée sur 16 chevaux a permis d’évaluer les effets de ce sérum après son injection dans des articulations où une ostéo-arthrite a d'abord été provoquée expérimentalement.

L’étude montre une efficacité du sérum autologue conditionné nettement supérieure à celle du placebo, cliniquement et histologiquement. De plus, aucun effet secondaire négatif n’est décelé. Enfin, il est intéressant de noter que la concentration articulaire d’Il-1Rα dans toutes les articulations des chevaux traités à l’aide de ce sérum a augmenté, ce qui suggère que l’administration de cette interleukine provoquerait la synthèse endogène d’Il-1Rα.