éditorial






Le praticien vétérinaire,
même non spécialiste équin,
est largement sollicité
pour effectuer
un suivi de la reproduction
de juments ...

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Jean-François Bruyas
Prof. Agrégé,
PhD, Dipl. ECAR
Unité de biotechnologie
et pathologie de la reproduction,
Département des Sciences
cliniques,
École Vétérinaire de Nantes,
BP 40706, 44307 Nantes cedex 03


Un peu moins de 100 000 juments et ânesses ont été officiellement mises à la reproduction (98 419 déclarations de premiers sauts) en France, en 2007 (derniers chiffres publiés). Ces dernières sont détenues par un peu plus de 44 000 éleveurs (44 262 exactement). La taille moyenne des “élevages” français est de 2,15 poulinières et 63 p. cent des éleveurs n’ont qu’une jument mise à la reproduction.

Dans ce contexte, d’un élevage largement représenté par des éleveurs non professionnels, la demande d’aide à la gestion de la mise à la reproduction est importante et le praticien vétérinaire, même non spécialiste équin, est largement sollicité pour effectuer un suivi de la reproduction de juments.
Certes, selon le mode de reproduction (monte naturelle, monte en main, insémination artificielle, voire transplantation embryonnaire) et selon les races et les prix des saillies, voire des doses de sperme congelé, la demande de précision est variable, mais dans un souci de réduction de coût de pension dans un haras, de frais de déplacement, de temps consacré au transport des juments, les propriétaires sont de plus en plus exigeants.
Le suivi de la reproduction des juments est en outre un secteur très concurrentiel, pour lequel des techniciens d’élevage se considèrent pleinement aptes et habilités à intervenir. Cette tribune n’est pas le lieu de polémiquer sur le droit des non vétérinaires à assurer tout ou partie de ce suivi. En revanche, elle est celui d’insister sur le fait que le praticien doit être parfaitement compétent dans ce domaine, puisque justement il connaît des concurrents sur ce marché et plus encore, s’il estime que c’est une de ses prérogatives, et que les autres professionnels font un exercice illégal de la médecine vétérinaire.
L’excellence n’offre alors aucune contestation.

La mise à la reproduction repose sur le dépistage et le suivi de l’œstrus et conduit à décider du moment qui semble le plus approprié pour faire saillir ou pour inséminer une jument. De cette décision dépendent les chances d’obtenir une fécondation et d’obtenir une gestation allant jusqu’à son terme. En replaçant ces impératifs dans le contexte d’un élevage conduit, pour une bonne part, par des propriétaires non professionnels, dans des structures non équipées et plus encore sans présence de chevaux mâles entiers, il est aisé de comprendre tout l’enjeu, voire le défi posé au praticien.
Les données, considérées comme bien connues de tous et n’ayant pas beaucoup évolué ces dernières décennies, qui concernent le dépistage et la reconnaissance des signes d’œstrus, n’ont volontairement pas été abordées en tant que telles, dans ce numéro. L’étape préliminaire est cependant d’évaluer le comportement de la jument en présence d’un étalon boute-en-train et dans ce contexte, rien n’est en mesure de remplacer l’épreuve dite de la barre de monte consistant à observer les réactions de la jument en présence d’un mâle. En complément, l’observation des modifications de l’aspect et de la consistance des organes constitutifs de l’appareil génital peuvent aider ou confirmer ce dépistage*. L’examen échographique transrectal de l’utérus et des ovaires ne devrait être réalisé, ensuite, que chez les juments reconnues en œstrus.

Ce dossier du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine replace toute l’importance et les subtilités du suivi de la croissance folliculaire et de l’ovulation et inclue un atlas d’images échographiques caractéristiques. Les plus avertis s’étonneront peut-être de l’absence d’échographie ovarienne avec des appareils doppler couleur. Mais, la plupart des clientèles ne sont pas équipées avec de tels appareils et surtout, ce type d’examen ne fournit pas d’éléments prédictifs plus précis du moment de l’ovulation. Aussi, nous ne les avons pas présentées. En revanche, la gestion de la mise à la reproduction, l’induction de l’ovulation, les cas de dysovulations semblaient indispensables, tout comme les particularités de la physiologie et du suivi des ânesses.
Lecteur, alors que le début de la saison de reproduction est imminente, l’ensemble des auteurs et l’équipe éditoriale espèrent ainsi vous fournir des atouts supplémentaires pour que vous soyez encore mieux armé. Souhaitons donc à chacun de vous de nombreux futurs poulains à faire engendrés en 2009 …


NOTE
* Légère augmentation de volume de la vulve se traduisant par une atténuation des plis horizontaux physiologiquement présents, relâchement du col utérin dépistable par palpation transrectale ou plus aisément, mais sous des précautions strictes d’asepsie, par examen visuel ou manuel par voie vaginale, consistance peu ferme de l’utérus et des cornes utérines par palpation transrectale, ovaire volumineux présentant une zone un peu plus fluctuante à la pression digitée …

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N°18, volume 5, 2008

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- Comment détecter l’ovulation chez la jument Anne-Cécile Lefranc
- Comment choisir le moment de l’insémination chez la jument Isabelle Barrier-Battut
- Les follicules anovulatoires hémorragiques chez la jument Sophie Paul-Jeanjean
- Comment suivre et gérer les ovulations multiples chez la jument Ingrid Vagner
- Imagerie - Atlas d’images échographiques normales et anormales chez la jument Sarah Buisson
- Thérapeutique - Comment avancer le premier œstrus et la première ovulation chez la jument Peter F. Daels
- Comment induire l’ovulation chez la jument Jean-François Bruyas

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- Les particularités du cycle œstral et du suivi gynécologique chez l'ânesse
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