Lorsque le praticien est sollicité pour un cas de mort subite concernant un équidé, des mesures à titre conservatoire sont à mettre en œuvre rapidement.

Le vétérinaire doit également s’interroger sur les circonstances de la mort et réaliser des investigations.

Cette démarche permet de renseigner les personnes concernées : le propriétaire, le gardien ou le détenteur de l’animal, et leurs assureurs respectifs.

L’objectif de cet article est d’aider le praticien à établir un protocole d’intervention systématique en cas de mort subite.

Les morts subites surviennent de manière inattendue et requièrent un examen nécropsique pour tenter d’en déterminer la cause. Les définitions sont variées, tout comme les causes.

Les morts subites surviennent en moins de 24 h sur un animal sain. L’origine est souvent difficile à trouver. Les causes diffèrent selon les études.
Les chevaux de sport sont prédisposés.

toxiques ou iatrogéniques sont observées, elles affectent un ou plusieurs systèmes de l’organisme.

Une bonne connaissance de l’historique et de l’environnement du cheval est indispensable pour comprendre le contexte et conduire un examen nécropsique approprié, qui inclut de nombreux prélèvements biologiques et environnementaux.

Les causes étant nombreuses et variées, il n’est pas toujours facile de déterminer l’origine exacte de la mort subite ou inattendue, et certains cas peuvent rester non élucidés.

À partir des données recueillies au cours de 2106 autopsies, les auteurs recensent les principales causes de mortalité ou d’euthanasie chez les chevaux adultes.

L’appareil anatomique le plus souvent atteint est le tractus digestif avec 1058 cas (50,2 p. cent des chevaux autopsiés) ; viennent ensuite l’appareil musculo-squelettique (286 cas soit 13,6 p. cent) et le système cardio-vasculaire (251 cas soit 12,3 p. cent). Le gros intestin (cæcum et côlon ascendant) est impliqué dans 40,5 p. cent des mortalités d’origine digestive et l’intestin grêle dans 20,1 p. cent.

Les causes de mortalité associées au système musculo-squelettique sont des fractures vertébrales ou du crâne (21,7 p. cent), des fractures des membres et/ou du bassin (16,4 p. cent), des traumatismes du rachis cervical (12,6 p. cent), la myélopathie cervicale compressive (9,8 p. cent) et des myopathies (9,1 p. cent).

Les défaillances cardiaques aiguës représentent 32 p. cent des causes de mortalité liées à l’appareil cardio-vasculaire et sont associées à l’effort, à la saillie, à la tranquillisation ou à l’anesthésie.

Les autres affections de l’appareil cardio-vasculaire sont des ruptures de vaisseaux du tractus génital femelle (artères utérines principalement) (23,2 p. cent) ou d’autres vaisseaux (8,8 p. cent), les cardiomyopathies (10,8 p. cent).

Les affections respiratoires (113 cas) sont dominées par des bronchopneumonies, d’origine infectieuse (40,7 p. cent des cas) ou par fausse déglutition, iatrogène ou non (8,8 p. cent).

Les affections nerveuses (94 cas) sont dominées par la maladie de l’herbe (35,4 p. cent) et les méningoencéphalites d’origine bactérienne (22,5 p. cent). La forme nerveuse de la rhinopneumonie n’a été diagnostiquée que dans 10,6 p. cent des cas.

Les autres appareils hématopoïétique, génital, urinaire et cutané, sont impliqués dans respectivement 3,3 p. cent, 2,4 p. cent, 0,8 p. cent et 0,3 p. cent des cas.

Déterminer la cause exacte d’une mort subite chez le cheval est très difficile à réaliser et passe nécessairement par une autopsie complète (reste 30 p. cent de causes non élucidées en moyenne).

La littérature est pauvre sur le sujet, mais il existe plus d’études sur la mort subite chez le cheval de course, avec des causes principalement cardiorespiratoires, notamment des arythmies qui peuvent être fatales pendant l’effort, et des hémorragies pulmonaires induites par l’exercice.
Une autre cause principale cardiovasculaire est la rupture d’un gros vaisseau, en particulier l’aorte thoracique.

Les causes principales liées à l’appareil respiratoire sont une détresse respiratoire aiguë et une hémorragie consécutive à une mycose des poches gutturales.

Les causes de mort subite d’origine digestive sont multiples et fréquentes.

Les causes concernant l’appareil locomoteur, uro-génital et les causes environnementales exceptionnelles ne sont pas à négliger.

La conduite à tenir face à une mort subite passe par un interrogatoire très complet du propriétaire, puis une inspection externe du cadavre et du lieu de la mort, et par une autopsie minutieuse et complète. Cette évaluation doit être intégralement retranscrite dans un compte rendu.

La mort subite d’un cheval au cours d’une épreuve sportive, chez un cheval entraîné et suivi sur le plan vétérinaire, appelle des réponses rapides aux questions légitimes du propriétaire, du cavalier, de l’entraîneur, mais aussi du public, souvent témoin de la scène.

Des études dans différents pays ont montré que les morts subites représentent 9 à 13 p. cent des morts en course de galop, avec un risque de mort subite de 0,08 par 1 000 départs en course de plat, et de 0,29 pour 1000 départs en course d’obstacles.

L’autopsie ne permet de déterminer la cause exacte de la mort que dans 53 p. cent des cas.

Une étude internationale sur les chevaux de course de galop a permis de déterminer les causes les plus fréquentes de mort subite dans cette discipline,

à savoir une défaillance cardiorespiratoire (56 p. cent), une hémorragie massive (27 p. cent), et un traumatisme du système nerveux central (13 p. cent).

De telles données ne sont pas encore disponibles dans les autres disciplines sportives telles que les courses de trot, le concours complet, le polo ou même le CSO, également le siège de morts subites.

Des études sont donc nécessaires pour déterminer les causes de mort subites dans ces disciplines, afin de les prévenir au mieux.

Les lésions histologiques sont souvent les seules lésions détectées à l’autopsie lors de mort subite. Celle-ci doit donc être réalisée de manière systématique et être complétée par les examens histologiques des organes clés.

Le rapport d’autopsie est rédigé à partir des notes relevées au cours de la procédure d’autopsie. Il doit être le plus complet possible.
Toutes les variations des tissus et des organes par rapport à l’aspect normal, même les altérations cadavériques et les lésions agoniques, doivent être mentionnées et décrites de manière à ce que le rapport soit, si nécessaire, facile à exploiter par un expert, ultérieurement.

La conclusion doit être anatomo-pathologique avant d’être étiologique.

Elle reprend les éléments lésionnels significatifs ; elle indique les liens de causalité entre diverses lésions ou entre la mort et une ou des lésions s’ils sont évidents.

Lorsque l’ensemble lésionnel n’est pas pathognomonique, la conclusion doit rester indépendante et prudente même si les lésions observées sont compatibles avec une suspicion clinique formulée dans les commémoratifs.

Pour l’if :
L'if (Taxus baccata) est un arbuste ornemental très toxique pour l'homme et pour les animaux car il contient des alcaloïdes et des huiles irritantes.

Les circonstances de l'intoxication, les signes cliniques, les lésions, le traitement et les moyens de prévention sont décrits ici chez le cheval.

Pour le laurier rose :
L'ingestion de laurier rose (Nerium oleander) est une source d'intoxication chez le cheval.

La toxicité des glycosides cardiaques ainsi que les symptômes, les lésions, les circonstances d'intoxication et le traitement sont abordés dans cet article.

Les bactéries responsables d’infections chez le cheval ont peu évolué vers la résistance. Les streptocoques sont restés sensibles aux ß-lactamines. Néanmoins, la description de souches de Rhodococcus equi résistantes aux macrolides et de mutants résistants à la rifampicine pourrait rendre le traitement de référence inefficace, à court terme.

De plus, les infections par des souches de Staphylococcus aureus méti-R (SARM) multirésistantes sont de plus en plus fréquentes. Le traitement de ces infections est très difficile. Des mesures strictes d’hygiène doivent donc être mises en œuvre pour limiter leur dissémination entre chevaux, et du cheval vers l’homme, ces souches pouvant coloniser l’homme au contact de l’animal.

Les ruptures de vessie sont fréquentes chez le poulain nouveau-né, mais elles peuvent également être observées chez les chevaux adultes en particulier chez la jument après le poulinage. Les signes cliniques sont peu spécifiques avec surtout un inconfort abdominal.

Cette observation décrit les signes cliniques, la démarche diagnostique, la stabilisation médicale et le traitement chirurgical et postopératoire d’une rupture de vessie survenue chez une jument Pur-sang de 6 ans 48 heures après un poulinage qui s’est déroulé normalement.

La jument a présenté des signes de coliques modérées, un abattement et une déshydratation progressive. Le diagnostic a été suspecté par l’observation d’une grande quantité de liquide abdominal, d’une hyponatrémie, d’une hypochlorémie, d’une hyperkaliémie et d’une azotémie.

La créatinine abdominale supérieure à deux fois la créatinine sanguine a permis de confirmer l’uropéritoine, et la cystoscopie de confirmer la rupture de la vessie à son apex.

La jument a été stabilisée médicalement pour corriger la déshydratation et l’hyperkaliémie. Puis, la lacération utérine a été suturée par laparotomie ventrale sous anesthésie générale. Le postopératoire s’est déroulé sans anomalie.

La jument a été saillie 8 semaines après la chirurgie et a été diagnostiquée gestante 2 semaines plus tard.

Les probiotiques sont des préparations composées de bactéries et de levures vivantes sélectionnées, que l’on administre par voie orale.

Chez le cheval, ils permettent d’améliorer la digestion et l’hygiène digestive. En effet, contrairement à leurs hôtes, les microorganismes de la flore intestinale savent utiliser les fibres et les transforment en acides gras volatils qui sont résorbés et utilisés par le cheval. Les probiotiques permettent donc de valoriser les fourrages ingérés.

De plus, ils produisent des amylases et des protéases, et contribuent à améliorer le potentiel enzymatique de l’animal. Ils peuvent donc être utilisés pour optimiser la digestion chez des chevaux malades et amaigris, incapables de valoriser les aliments.

Par leur simple présence dans le tube digestif, mais aussi grâce à la synthèse de substances inhibitrices, ils empêchent le développement des germes pathogènes. Ils sont donc employés pour prévenir les déséquilibres de la flore intestinale en période de transition alimentaire, de transport, de maladie, d’intervention chirurgicale, d’antibiothérapie, …

Ils sont utiles pour traiter les entérocolites comme élément adjuvant afin de réensemencer la flore altérée.

Il convient cependant de veiller à la qualité des probiotiques employés et de ne pas oublier que sans distribution de fourrages en quantité satisfaisante, les probiotiques n’ont qu’un intérêt très limité.