DOSSIER : OEIL ET MALADIES GÉNÉRALES chez le chien et le chat
résumé
Œil et hypertension artérielle
chez le chien et le chat :
clinique, pronostic, traitement
Thierry Azoulay
L’hypertension artérielle provoque des lésions au sein de quatre organes appelés organes-cibles : le rein, le cerveau, le cœur et l’œil. Les caractéristiques anatomiques du fond d’œil le rendent particulièrement sensibles à l’élévation de la pression artérielle. Bien qu’il existe un système d’auto-régulation du flux sanguin rétinien, les mécanismes protecteurs cessent d’être actifs au-delà d’une certaine valeur de pression artérielle et des lésions oculaires peuvent alors apparaitre.
Le clinicien observera des hémorragies dans le segment antérieur ainsi que des modifications du fond d’œil désignées sous le terme de rétinopathie hypertensive, choroïdopathie hypertensive et neuropathie optique hypertensive. A terme, ces lésions évoluent vers un tableau clinique d’atrophie rétinienne.
Afin de limiter les conséquences sur la vision, la prise en charge thérapeutique de l’hypertension artérielle doit être précoce et efficace: elle passe nécessairement par un diagnostic étiologique, un traitement spécifique et lorsque celui-ci est impossible ou insuffisant, par l’administration d’amlodipine.
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DOSSIER : OEIL ET MALADIES GÉNÉRALES chez le chien et le chat
résumé
Œil et dysendocrinies
chez les carnivores domestiques :
savoir reconnaître et diagnostiquer
les principales affections
Olivier Jongh
Les carnivores domestiques sont atteints de nombreuses affections endocriniennes, dont la prévalence diffère entre le chien et le chat. Ces maladies sont susceptibles d'avoir pour cible l'oeil et/ou ses annexes. Les manifestations ophtalmologiques de ces dysendocrinies sont présentes également de façon variable et de manière plus ou moins caractéristique.
Cet article se propose de faire la synthèse des principales données cliniques actuelles sur ce sujet.
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DOSSIER : OEIL ET MALADIES GÉNÉRALES chez le chien et le chat
résumé
Clinique des uvéites
chez le chien et le chat
Jean-Yves Douet, Julien Charron, Sylvain Medan
Les uvéites sont parmi les affections oculaires les plus fréquentes chez le chien et le chat. Elles se définissent comme l’inflammation de la tunique vasculaire de l’œil : l’uvée, composée de l’iris du corps ciliaire et de la choroïde.
Souvent douloureuses, elles sont régulièrement à l’origine de lésions oculaires irréversibles entraînant une cécité. Les causes, locales ou générales, infectieuses ou non sont nombreuses et souvent difficiles à appréhender. En effet, les signes cliniques sont peu spécifiques de la cause.
Toutefois, une démarche raisonnée, rigoureuse, avec un matériel adapté permettra d’orienter le praticien vers les examens complémentaires à mettre en œuvre, ainsi que la mise en place d’un traitement adéquat.
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DOSSIER : OEIL ET MALADIES GÉNÉRALES chez le chien et le chat
résumé
Les uvéites infectieuses
chez le chien et le chat :
diagnostic
et examens complémentaires
Frank Famose
Les uvéites sont relativement fréquentes chez les carnivores, en particulier chez le chat. Les diagnostic causal est nécessaire pour espérer une guérison rapide et sans séquelles de l’animal atteint et pour prévenir l’éventuelle contamination de son entourage. Les agents infectieux responsables d’uvéites chez les carnivores sont nombreux. Bien que leur pathogénicité ne soit pas toujours établie, leur identification repose sur la combinaison d’éléments épidémiologiques, cliniques et sur des examens complémentaires. Parmi eux, la PCR et la sérologie sont les plus courrament utilisés dans le diagnostic étiologique.
Chez le chien, les examens sont essentiellement sanguins et consistent soit en une recherche directe des agents pathogènes par PCR, soit en un titrage des anticorps spécifiques. Les agents pathogènes recherchés sont Brucella canis et les agents transmis par les tiques (B. burgdoferi, Ehrlichia ssp., Babesia canis).
Chez le chat, la ponction de chambre antérieure permet de recueillir de l’humeur aqueuse pouvant faire l’objet d’analyses complémentaires (PCR, bactériologie, sérologie) qui viennent renforcer ou confirmer la suspicion clinique et les résultats sanguins. Les agents recherchés sont des virus (FeLV, FIV, FCV), des bactéries (Bartonella henselae) et des protozoaires (Toxoplasma gondii).
Les résultats d’analyse sont d’une fiabilité variable selon les agents recherchés et leur interprétation nécessite d’être mis en cohérence avec les éléments cliniques et épidémiologiques.
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DOSSIER : OEIL ET MALADIES GÉNÉRALES chez le chien et le chat
résumé
Œil et affections nerveuses
chez le chien et le chat
Arnaud Colson, Dominique Fanuel-Barret
L’examen neuro-ophtalmologique est une partie de l’examen neurologique essentielle. L’exploration de la vision, de la motricité irienne et de la position et de la motricité des globes oculaires permet d’une part d’aider à la neurolocalisation et, d’autre part, d’établir le diagnostic différentiel et les examens complémentaires.
Ainsi, une amaurose permettra de localiser la lésion sur le trajet des voies visuelles (neurorétine, nerf optique, chiasma optique, corps géniculés latéraux, radiations optiques, cortex occipital), qui pourra se préciser par le reste de l’examen neurologique. Une malposition des globes oculaires orientera vers une anomalie des nerfs moteurs du globe (nerfs oculomoteur, trochléaire et abducteur) tandis qu’une anomalie des mouvements oculaires orientera vers une lésion du système vestibulaire (oreille interne, nerf vestibulaire, noyaux vestibulaires, cervelet). Les anomalies du diamètre pupillaire permettront de suspecter une lésion du système nerveux autonome. Enfin, une insuffisance lacrymale orientera vers une neuropathie trigéminée ou faciale.
Cet article se propose d’étudier les principales affections nerveuses se traduisant par un trouble de la statique oculaire (strabisme), un trouble de la dynamique oculaire (nystagmus), une anomalie du diamètre pupillaire, un déficit visuel et une insuffisance lacrymale.
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DOSSIER : OEIL ET MALADIES GÉNÉRALES chez le chien et le chat
résumé
Œil et peau chez le chien et le chat :
comment reconnaître et diagnostiquer
les maladies générales
Émilie Vidémont, Didier Pin
Certaines maladies générales affectent la peau et l’œil, atteignant le globe oculaire, les conjonctives ou les paupières. Les atteintes du globe oculaire sont congénitales ou acquises.
Ces affections congénitales se traduisent par des anomalies de la pigmentation irienne, dans l’albinisme oculo-cutané, le syndrome de Chédiak-Higashi ou le syndrome de Waardenburg, ou par des ulcérations cornéennes, lors d’épidermolyse bulleuse héréditaire, de syndrome d’Ehlers-Danlos, de tyrosinémie, du syndrome du pelage bouclé du Cavalier King Charles ou de l’acrodermatite létale du Bull terrier.
Les atteintes acquises se traduisent par une uvéite, dont l’étiologie, variée, est dominée par la leishmaniose et le syndrome uvéo-cutané, par des ulcérations cornéennes, lors de dysendocrinie chez le chien ou, plus souvent, d’infection à herpèsvirus félin de type 1 chez le chat, ou des dépôts cornéens, dans certaines dysendocrines et dans les mucopolysaccharidoses, les gangliosidoses et les xanthomatoses.
Les affections générales affectant les conjonctives et la peau outre des tumeurs et la leishmaniose, sont, chez le chien, principalement les états d’hypersensibilité, au premier desquels figure la dermatite atopique, et chez le chat, les viroses dues à des herpèsvirus, des calicivirus ou des poxvirus. Les maladies générales responsables de blépharite sont nombreuses et variées, leur cause pouvant être bactérienne, parasitaire, fongique, allergique, auto-immune, métabolique, environnementale ou idiopathique.
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DOSSIER : OEIL ET MALADIES GÉNÉRALES chez le chien et le chat - Conduite thérapeutique
résumé
Comment utiliser les corticoïdes
en ophtalmologie
Guillaume Cazalot
La préservation des milieux transparents constitue souvent une gageure dans la gestion des affections oculaires. Par la puissance de leur action sur l’ensemble des phases de l’inflammation, les corticostéroïdes occupent depuis longtemps une position de choix dans le traitement des états inflammatoires aigus et chroniques. Malgré tout, leur utilisation doit s’inscrire dans une démarche raisonnée qui respecte les principes pharmacologiques et anatomiques régissant leur biodisponibilité dans la sphère oculaire.
Ainsi, lors d’inflammation des structures pré-bulbaires, des collyres ou des pommades d’esters hydrosolubles peuvent être prescrits. Dans les affections chroniques, des formes injectables retard administrées par voie sous-conjonctivale autorisent une concentration plus stable dans le film lacrymal tout en facilitant l’observance.
Au contraire, lors d’uvéite, les pommades d’esters non hydrosolubles et les formes alcool doivent être utilisées pour franchir les épithéliums lipophiles et agir en chambre antérieure. Les formes retard administrées par voie sous-conjonctivale et intra-vitréenne permettent d’obtenir les concentrations maximales respectivement en chambre antérieure et dans le vitré. Grâce à la fragilisation des barrières oculaires par l’inflammation, la voie générale peut être également empruntée lors de formes sévères avec les précautions habituelles.
Enfin, lors d’affections extra-oculaires rétrobulbaires, la voie systémique est la seule envisageable.
Cet article place le praticien face à l’affection, lui présente des outils thérapeutiques avec leur mode d’emploi et lui laisse évaluer la meilleure stratégie dans une démarche clinique.
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FÉLINE - OEIL ET MALADIES GÉNÉRALES
résumé
Œil et affections
de l'appareil respiratoire supérieur
chez le chat :
diagnostic et traitement
Hélène Arnold-Tavernier
Les conjonctivites et kératoconjonctivites félines représentent une part importante des consultations ophtalmologiques en pratique générale. La conjonctivite aigüe, uni ou bilatérale, se caractérise par une hyperhémie conjonctivale, un chemosis, un larmoiement qui peut être séreux, muqueux, mucopurulent ou hémorragique. Une conjonctivite chronique est associée à la présence de follicules lymphoïdes hypertrophiés, à un épaississement de la conjonctive et à un épiphora permanent.
Chez le chat, l’atteinte oculaire est fréquemment associée à une atteinte du tractus respiratoire. On dénombre 4 agents principaux responsables d’infections oculaires et respiratoires chez le chat : l’herpèsvirus FHV-1, le calicivirus FCV, chlamydophila felis, mycoplasma felis. Bordetella bronchiseptica y contribue dans une moindre mesure.
Le diagnostic étiologique repose en grande partie sur le tableau clinique et les commémoratifs. La PCR, outil diagnostique précieux, permettra de confirmer ce diagnostic dans de nombreux cas.
Le traitement étiologique repose principalement sur l’emploi d’antibiotiques (tétracyclines par voie locale et doxycycline par voie orale), d’antiviraux et / ou d’interféron. Le traitement symptomatique associe des nettoyages, des inhalations et un nursing dans les cas de formes graves.
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GESTE ET TECHNIQUE
résumé
L’injection sous-conjonctivale
en ophtalmologie vétérinaire
Hélène Arnold-Tavernier
L’injection sous-conjonctivale est une voie très utile pour délivrer des antibiotiques ou des corticoïdes dans le segment antérieur de l’œil (cornée, iris, humeur aqueuse).
Cette voie d’administration complète la voie locale (collyres, pommades) et la voie générale (injection parentérale ou administration par voie orale de médicaments).
Elle est effectuée après instillation d’un collyre anesthésique et ne requiert que rarement une tranquillisation. Le médicament est injecté sous la conjonctive bulbaire à quelques millimètres en arrière du limbe.
La sténose aortique (SA) est un rétrécissement de l’aorte qui, chez le chien, est le plus souvent sous-valvulaire. C’est une cardiopathie fréquente chez le chien de grande race.
La sténose conduit à une hypertrophie concentrique. De plus, des lésions de jet présentes sur l’endothélium de la valve aortique prédisposent aux endocardites bactériennes. Un retard de croissance, des syncopes d’effort, voire une mort subite peuvent survenir, mais la majorité des animaux sont asymptomatiques.
À l’électrocardiogramme, une hypertrophie myocardique et une ischémie myocardique peuvent être visibles. L’échocardiographie doppler est l’examen de choix pour confirmer cette anomalie.
Les objectifs hémodynamiques lors d’une anesthésie d’un animal ayant une sténose aortique sont : - un maintien de la résistance vasculaire systémique ; - un maintien du débit cardiaque via celui de la fréquence cardiaque à près de 80 p. cent des valeurs préopératoires ; - une précaution vis-à-vis des facteurs diminuant la perfusion myocardique ou la consommation myocardique en O2.
La prémédication peut associer une benzodiazépine et un morphinique. Les phénothiazines sont contre-indiqués (aux doses usuelles), comme les a2-agonistes. L’alfaxalone et l’etomidate sont de bons inducteurs alors qu’il faudra être vigilant quant à l’utilisation du propofol. L’utilisation des anesthésiques dissociatifs et des barbituriques n’est pas indiquée. L’induction est progressive afin d’éviter toute hypotension.
L’entretien de l’anesthésie peut se faire par voie injectable ou volatile. L’utilisation de techniques d’anesthésie locale ou locorégionale peut être judicieuse afin de réduire les besoins en anesthésiques généraux.
À l’approche de l’anesthésie, il convient de limiter le stress et l’exercice, et dans les cas avancés d’insuffisance cardiaque congestive, de mettre en place un traitement adapté (antibiothérapie prophylactique, bêtabloquant, IECA, diurétique, régime appauvri en sel, …). Une surveillance de l’hypothermie, de l’hypoxémie, de l’hypotension, etc. est importante.
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