La prise en charge d’un cheval en coliques est délicate sur le terrain ; le but de l’examen est d’obtenir un maximum d’informations en un temps restreint, pour traiter au mieux l’animal et l’orienter, si nécessaire, dans une structure adaptée.

Le recueil de l’anamnèse constitue un élément essentiel ; l’examen clinique doit inclure une palpation transrectale lorsque celle-ci est réalisable dans de bonnes conditions, et un sondage nasogastrique. Ce dernier offre un intérêt diagnostique et thérapeutique. Des examens complémentaires peuvent être effectués sur le terrain pour apporter des éléments diagnostiques et pronostiques.

La décision de référer n’est pas facile à prendre. Elle doit tenir compte des critères cliniques, des attentes et des possibilités du propriétaire. Un tableau présente une synthèse des paramètres cliniques qui permettent de classer une colique. Si le cheval est référé, il doit l’être dans de bonnes conditions ; il est alors référé pour une intervention chirurgicale, une surveillance médicale ou pour un avis chirurgical.

Les coliques aiguës d’origine gastrique s’expriment souvent par des symptômes frustes chez le cheval adulte : la palpation transrectale ne révèle aucune anomalie et leur expression clinique est variable. Les plus fréquentes sont des surcharges ou des dilatations stomacales.

En raison des risques de rupture gastrique et/ou de récidives à long terme, le pronostic de ces affections est réservé, surtout lorsqu’elles sont favorisées par des lésions pyloriques avancées, dont la guérison est incertaine.

L’échographie abdominale peut mettre en évidence une augmentation de la taille de l’estomac. Le sondage nasogastrique est diagnostique et thérapeutique lors de dilatation gastrique primaire ; mais lors de surcharge gastrique, il ne permet généralement pas de recueillir un reflux alimentaire significatif, les surcharges étant alors souvent découvertes lors d’une laparotomie.

Après un rappel sur la motricité stomacale, cet article présente les principales causes de douleur gastrique aiguë primaire, leurs facteurs d’apparition, les moyens diagnostiques et thérapeutiques, ainsi que les mesures de prévention.

Les coliques aiguës d’origine parasitaire sont relativement rares chez le cheval. Seuls quatre parasites sont des facteurs de risque reconnus : les grands strongles, les ascaris, les cestodes et les petits strongles. Ces parasites, par leurs effets mécaniques, irritatifs ou immuno-pathologiques, peuvent être responsables de coliques.

Il n’existe pas de diagnostic clinique spécifique d’une colique d’origine parasitaire ; le recueil de l’anamnèse est donc essentiel. La réalisation d’une analyse sanguine, d’une palpation transrectale ou d’une échographie abdominale peut orienter le diagnostic. Parfois, des parasites peuvent être visualisés lors du sondage nasogastrique.

Le traitement d’une colique aiguë d’origine parasitaire est symptomatique. Il peut être chirurgical lors d’obstruction intestinale par des ascaris. Néanmoins, la mise en place d’un programme de prophylaxie adapté reste le meilleur moyen de prévenir l’apparition de coliques. Les traitements anthelminthiques des principaux vers responsables de coliques, et les mesures générales de prophylaxie sont détaillés dans cet article.

La torsion de côlon chez le cheval est une urgence vitale. Elle entraîne une douleur abdominale violente, et une distension gazeuse marquée de l’abdomen. Souvent, les analgésiques, même les plus puissants, ne parviennent pas à contrôler la douleur.

Le diagnostic est clinique ; la palpation transrectale est rarement possible, en raison de la douleur incontrôlable du cheval. Il doit être précoce pour améliorer les chances de survie de l’animal, car les lésions irréversibles du côlon surviennent 3 à 4 heures après le début de l’ischémie provoquée par la torsion à 360°C du côlon.

Le seul traitement est chirurgical : il permet de réduire la torsion, de vérifier la viabilité du côlon et au besoin de réséquer une portion, avec une anastomose termino-terminale ou "side-to-side". Les complications post-opératoires méritent d’être connues pour pouvoir adapter le traitement.

Après un rappel anatomique et physiologique, l’article propose une démarche diagnostique et thérapeutique à adopter face à une torsion de côlon chez le cheval.

Les affections du côlon descendant, encore dénommé petit côlon ou "côlon flottant" chez les équidés, sont beaucoup moins fréquentes que celles des autres segments intestinaux. Elles sont classées en obstructions non étranglées, obstructions étranglées et lésions vasculaires. La surcharge est l’affection la plus fréquemment rencontrée. Les obstructions étranglées sont rares et les lésions vasculaires sont essentiellement des hématomes de la sous-muqueuse et des lésions subies lors du poulinage.

Les signes cliniques sont ceux d’une colique. La palpation transrectale permet d’établir un diagnostic de surcharge dans 75 à 87 p. cent des cas. Le traitement des surcharges peut être médical, il devient chirurgical en cas d’échec du traitement médical ou de détérioration de l’état clinique de l’animal. Le traitement des obstructions par corps étrangers, des lésions vasculaires et des obstructions étranglées est exclusivement chirurgical.

Après un rappel anatomique et physiologique, l’article détaille la démarche diagnostique et thérapeutique à adopter face à une affection du côlon descendant chez le cheval.

L’accrochement néphrosplénique est un déplacement dorsal du côlon ascendant à gauche. En phase terminale de sa migration, la totalité du côlon gauche se loge dans l’espace néphrosplénique : cette phase est irréversible et nécessite une prise en charge médicale prolongée, voire une intervention chirurgicale.

La gestion de la douleur est primordiale dans cette affection : le sondage nasogastrique doit être systématiquement réalisé ; la ponction du cæcum est fortement conseillée lors de tympanisme ; des molécules analgésiques sont administrées au besoin.

La phényléphrine est un traitement plus spécifique de l’accrochement néphrosplénique, elle permet en effet la contraction de la rate : associée à un exercice, elle peut conduire au désaccrochement du côlon. Le roulage sous anesthésie générale peut lui aussi permettre le désaccrochement du côlon : sa technique est décrite dans l’article. Le pronostic de réussite est meilleur lorsque le roulage est associé à une perfusion de phényléphrine.

Ce cas de coliques chez une ponette de 14 ans illustre la prise en charge diagnostique et thérapeutique d’une coagulation intra-vasculaire disséminée (CIVD).

Chez le cheval en colique, la CIVD est une complication connue du choc endotoxémique, consécutif à une lésion intestinale étranglée. Elle se manifeste par la présence de pétéchies et d’ecchymoses visibles à travers la séreuse intestinale et par la modification des paramètres biochimiques.

Le diagnostic d’une CIVD est établi lorsqu’au moins trois des anomalies suivantes sont présentes : hypofibrinogénémie, thrombopénie, prolongation des temps de coagulation, diminution de l’antithrombine III, augmentation des produits de dégradation de la fibrine et des D-dimères.

Après un rappel sur les mécanismes de régulation de l’hémostase lors d’un contexte inflammatoire systémique, cet article propose les mesures thérapeutiques à adopter lors de CIVD.

Le traitement est celui de l’endotoxémie, il permet de prévenir son développement, voire son aggravation en limitant le phénomène inflammatoire et la libération d’endotoxines.

L’hyperlipémie est un signe biologique caractérisé par un sérum lactescent, secondaire à une accumulation excessive de triglycérides dans le sang (>5 g/L), de la dépression, de l’anorexie et un dysfonctionnement hépatique. Elle est une complication métabolique fréquente, parfois fatale, chez les poneys, les chevaux miniatures et les ânes, qui survient en cas de déficit énergétique.

Le diagnostic est clinique et biochimique ; l’évaluation des paramètres hépatiques, éventuellement la réalisation d’une échographie et d’une biopsie hépatique déterminent la sévérité de l’atteinte hépatique. D’autres examens complémentaires sont réalisés en fonction de l’anamnèse et de l’examen clinique, pour identifier la cause primaire.

Après un rappel sur la pathophysiologie de l’hyperlipémie, cet article décrit la conduite à tenir et précise les modalités du traitement à l’aide de tableaux.

L’apport énergétique est primordial, il est augmenté par voie entérale et/ou parentérale ; en cas d’hyperglycémie, un traitement à base d’insuline est instauré, pour augmenter la tolérance au glucose et maintenir une glycémie normale.

Le choix du traitement lors de la prise en charge d’un cheval en coliques est délicat, surtout en début d’évolution lorsque le diagnostic est incertain. Il doit tenir compte de l’évolution clinique de l’animal et des résultats des examens complémentaires.

La paracentèse abdominale est un acte simple à réaliser chez le cheval. Elle permet de recueillir du liquide péritonéal sur lequel des analyses cyto-biochimiques peuvent être effectuées.

Un tableau récapitule les valeurs cytologiques et biochimiques dans les principaux types d’épanchements abdominaux.

La mesure de la concentration en protéines et la numération des cellules nucléées indiquent le caractère inflammatoire du liquide péritonéal ; le dosage des lactates oriente le traitement et le pronostic. Cependant, ces modifications ne sont pas simultanées des lésions digestives et donc, un liquide péritonéal normal, ou peu modifié, n’exclut pas la présence de lésions digestives étranglées en début d’évolution. Les résultats de cet examen sont donc à évaluer au regard des autres critères cliniques et paracliniques dans la décision chirurgicale.

La lidocaïne appartient à la famille des amino-amines. Elle a des effets analgésiques, anti-inflammatoires et anesthésiques par voie intraveineuse, bien documentés en médecine humaine.

Chez le cheval, elle est de plus en en plus utilisée en perfusion lors de chirurgie abdominale. En effet, son administration prophylactique ou thérapeutique lors de résection intestinale, ou d’iléus postopératoire, semble diminuer significativement la durée du reflux, favoriser la reprise rapide du passage des crottins, et réduire les temps d’hospitalisation. Elle est administrée en bolus sur 15 minutes puis en perfusion à rythme constant.

Les effets secondaires sont rares chez le cheval et rétrocèdent rapidement à l’arrêt ou à la diminution de la perfusion. Néanmoins, les poulains nouveau-nés, les chevaux âgés et les chevaux souffrant d’une atteinte hépatique ou d’une hypoprotéinémie risquent de développer des signes de toxicité.

Cette fiche passe en revue les données pharmacologiques et physico-chimiques de cette molécule. Elle précise également les modalités de son usage thérapeutique chez le cheval.

Une hernie inguinale correspond à un passage anormal d’un organe de la cavité abdominale dans le canal inguinal. Chez le cheval adulte, elle est fréquemment irréductible.

Le pronostic dépend de l’intervalle de temps qui s’écoule entre l’incarcération intestinale et l’intervention chirurgicale : il est favorable si une gestion chirurgicale est réalisée dans les 6 heures et sombre après 12 heures.

L’examen clinique d’un cheval entier en coliques doit inclure la palpation des anneaux inguinaux par voie transrectale. En effet, il arrive qu’il n’y ait pas de dilatation scrotale, alors qu’une hernie inguinale est bien présente.

Le traitement conventionnel de la hernie inguinale aiguë doit être précoce. Il consiste à réduire la hernie viscérale, puis à explorer la viabilité des organes par laparotomie médiane. Si le testicule impliqué est viable, il peut être laissé en place et dans ce cas, l’anneau inguinal superficiel est fermé autour du cordon.

Cet article traite des différentes possibilités chirurgicales lors de hernie inguinale chez l’étalon, à l’aide de nombreuses photos.

La forte prévalence des ulcères gastriques chez les chevaux de course et le coût du traitement incitent à chercher des mesures préventives, notamment en matière de pratiques alimentaires.

Une étude a été menée sur 39 chevaux, afin de déterminer l’effet des pratiques d’alimentation sur les ulcères gastriques des Trotteurs Français. Elle montre que 72 p. cent des chevaux étudiés présentent des ulcères gastriques. Les différentes stades sont décrits dans l’article, avec l’appui de photos.

Selon cette étude, les types d’aliments concentrés utilisés ont un effet très marqué sur la gravité des ulcères gastriques de jeunes Trotteurs Français à l’entraînement. Tout d'abord, l’utilisation d’aliments composés réduirait le développement des ulcères chez ces chevaux, et ce, quelle que soit l’intensité du travail à laquelle ils sont soumis. De plus, augmenter la part de ces aliments dans la ration de concentrés apparaît être un facteur de protection des muqueuses de l’estomac. D’autres facteurs semblent cependant indispensables pour assurer une protection compète des muqueuses stomacales, des travaux de recherche ultérieurs sont donc nécessaires.